Paru en 2000, « Médecin-chef à la prison de la Santé », de Véronique Vasseur, avait ébranlé le public. Douze ans plus tard, après une commission d’enquête parlementaire accablante sur l’hygiène des prisons françaises, la France reste encore dans le haut du classement des prisons européennes les plus délabrées. Les millions alloués par l’Etat français à l’amélioration des conditions de vie des prisonniers semblent être partis en fumée, les associations humanitaires dénonçant toujours les manquements de l’administration publique. Adapté du témoignage de Véronique Vasseur, le téléfilm « Médecin-Chef à la Santé » racontera sur France 2 ce mercredi le combat d’une médecin face aux conséquences du manque d’hygiène à la prison de la Santé, berceau de maladies qui porte bien mal son nom.
Quand Séverine Vincent - incarnée par Mathilde Seigner - entre à la prison de la Santé en tant que médecin-chef, elle a le sentiment de faire un bond en arrière de plusieurs siècles, à l’époque des lits crasseux et de la vermine rampante vectrice de maladies. Elle a le sentiment d'être la seule à considérer les détenus comme des êtres humains, au milieu de l’indifférence la plus totale de ses collègues. Au-delà des conditions inhumaines, c’est tout le système carcéral qui est remis en cause. Séverine découvre comment on attache les pieds d’un malade dans le coma, et observe les voleurs de mobylettes ou petits trafiquants de cannabis déjeuner à la même table que les pires criminels et psychopathes de la société - une absurdité qui conduit forcément à la destruction psychologique des détenus pour petits délits. La constante reste cependant celle d’un serment vieux de 2 300 ans, celui d’un certain Hippocrate.
Crédit photo : France 2
Salima Bahia
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