On pourrait presque croire que les mandats se suivent et se ressemblent pour Barack Obama. Déjà sacré « Personnalité de l’année », par l’hebdomadaire « Time » quelques semaines après son accession à la présidence des États-Unis en 2008, le chef d’État américain se hisse une nouvelle fois, cette année, en tête du célèbre classement annuel. En 2012, Barack Obama « a créé et forgé une nouvelle majorité, transformé des faiblesses en opportunités et cherché, au milieu d’une grande adversité, à rassembler le pays », justifie le magazine, selon lequel, le président américain est à la fois un symbole et une force motrice derrière les profondes transformations qui secouent le pays de l’Oncle Sam.
Problème, alors que Barack Obama succède au « manifestant », désigné « Personnalité de l’année » en 2011 en hommage aux millions de contestataires qui avaient envahi les rues au Proche-Orient, en Russie ou aux États-Unis, à Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook sacré en 2010 ou à Ben Bernanke, président de la réserve fédérale américaine (élu en 2009), il faut remonter jusqu’en 2002 pour retrouver la dernière femme ayant eu l’honneur de cette distinction. Il s’agissait d’ailleurs plutôt de trois femmes (Cynthia Cooper, auditrice interne de la société Worldcom, Sherron Watkins, vice-présidente d'Enron Corporation, et Coleen Rowley, agent du Federal Bureau of Investigation) regroupées sous le nom : « The Whistleblowers » (les dénonciatrices).
Finalement, la dernière personnalité féminine nommée par le magazine est Corazon Aquino. L’ancienne présidente des Philippines avait été désignée en 1987. Seule source de satisfaction, s’il en faut une, la deuxième place du classement est occupée cette année par une jeune fille : Malala Yousafzai. La Pakistanaise de 15 ans est qualifiée de « battante » par le « Time ». Engagée dès ses 11 ans en faveur de l’éducation des jeunes filles, elle s’était fait connaître en 2009 par son témoignage sur un blog de la BBC au sujet des violences des talibans dans la vallée de Swat. En octobre dernier, ses actions avaient fait d’elle la cible d'un activiste du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP). Touchée par une balle à la tête, l'adolescente avait été transférée en Grande-Bretagne pour y être soignée.
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