C'est sans doute l'un des programmes les plus polémiques du PAF. « Les Infiltrés », le magazine d'investigation de France 2 fait son grand retour, ce vendredi 1er février, à 22h50. Avec à sa tête Marie Drucker, qui succède à David Pujadas, cette troisième saison s'ouvre sur un sujet qui risque de déchaîner les passions : le fonctionnement de Pôle Emploi. Baptisé « Pôle Emploi : mission impossible », ce premier numéro tentera de saisir la réalité quotidienne des quelque 47 000 agents de cette institution nationale publique créée en 2008 de la fusion ANPE-Assedic et dont l'efficacité est régulièrement mise en doute. La gestion des 3 millions de demandeurs d'emploi se révèle en effet problématique pour des employés pressés par le temps et ayant chacun la charge de 150 dossiers.
Une situation qui a d'ailleurs permis à deux journalistes de la société de production Capa, de se faire embaucher en CDD dans deux agences distinctes. « Les agences débordées avaient besoin de recruter rapidement. On s'est engouffré dans la brèche », explique la réalisatrice, Dorothée Cochard, dans les colonnes du Parisien. Et d'ajouter : « Il était essentiel de vérifier que ce que l'on constatait dans une agence était représentatif. Pôle Emploi est une institution où il est compliqué d'obtenir une parole libérée. Tout l'intérêt est d'aller voir ce qu'il s'y passe sans le filtre de la communication. »
Ce que montre l'enquête est malheureusement fidèle à ce que l'on imagine, comme le détaille la société de production sur son site : « Des conseillers en sous-effectifs chroniques, écrasés par la bureaucratie et des directives inapplicables, confrontés à la misère – parfois à la violence – et scandalisé par la politique du chiffre. » La journaliste a ainsi découvert comment le système « oubliait des chômeurs » jugés « incasables », et dont aucun conseiller ne suivait le dossier. Mais aussi des « agents dévoués » qui savent user du système D pour trouver des solutions...
CapaTV précise enfin que ses demandes pour suivre officiellement un conseiller pendant quatre mois sont restées lettre morte. C'est donc en caméra cachée qu'a été réalisée la quasi-totalité de cette enquête. Preuve du malaise qui gangrène Pôle Emploi, à Marseille où s'est déroulé la plus longue infiltration, la CGT a voulu empêcher la diffusion du document, pointant la mise en danger des conseillers filmés à leur insu. Le reportage sera suivi d'un débat.
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