Un tiers. C’est la part de femmes prenant la parole à la télévision, toutes chaînes et programmes confondus, selon le dernier baromètre de la diversité réalisé en octobre dernier par le Conseil supérieur de l’audiovisuel. Une part bien trop faible, alors qu’elles représentent 52% de la population française. Tout juste nommée au CSA, Sylvie Pierre-Brossolette, chef du service politique du Point, a pris la tête d’un nouveau groupe de travail sur les droits des femmes et entend inciter les chaînes à davantage de parité.
« Malgré toutes les bonnes résolutions des chaînes, rien ne bouge. C’est terrifiant de voir combien les femmes sont absentes des plateaux, où 20 % d’expertes seulement sont conviées. Et, quand elles ont la chance d’être présentes, elles sont parfois cantonnées au rôle de potiche ou interrogées sur les problèmes d’éducation, de famille », déplore la nouvelle sage dans les colonnes du Parisien. Et d’ajouter : « Les premiers rôles dans les fictions sont généralement tenus par des hommes, les divertissements sont surtout animés par des hommes. Je ne nie pas quelques progrès. Mais on ne peut pas en rester là. »
Plus que de bonnes résolutions, Sylvie Pierre-Brossolette entend donc imposer des obligations de résultat aux médias. Première étape : donner plus de pouvoir à l’Autorité en modifiant la loi de 1986 qui gère l’audiovisuel. « Jusqu’ici, nous ne pouvions intervenir qu’en cas d’atteinte à la dignité humaine ou de discrimination grave. Il s’agirait notamment d’ajouter dans la loi l’idée que le CSA veille à une juste représentation des femmes dans tous les programmes et à l’image de la femme qui y est véhiculée, notamment en luttant contre les préjugés sexistes, les stéréotypes et les images dégradantes », détaille-t-elle. Et en cas de non-respect de leurs obligations, les chaînes s’exposeront à des mises en demeure et autres sanctions financières.
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