Après le suicide de Thierry Costa, médecin urgentiste engagé sur Koh-Lanta depuis quatre saison, la question de la responsabilité des médias se pose. C'est lundi 1er avril que la société de production, ALP, a annoncé le décès du jeune homme de 38 ans, lequel a laissé une lettre expliquant son geste. Dans cette lettre, que le médecin avait décidé de rendre publique ainsi qu'il l'indique dans son post-scriptum, celui-ci accuse clairement les médias qui, dans des "articles mensongers", auraient anéanti tous les efforts du jeune médecin, alors persuadé qu'en France, les "regards" sur lui seraient à jamais emplis de "méfiance à [son] égard".
Le premier média mis en cause, Arrêt sur image (qui publia le premier des trois témoignages accablant la société de production et son médecin, accusés d'être intervenus trop tard et de manière désordonnée dans le drame qui coûta la vie au candidat), répond aujourd'hui : "Les communiqués de la société ALP et de TF1, mettant en cause implicitement les révélations de la presse dans le suicide de Thierry Costa, nous semblent particulièrement malvenus." Les équipes demandent par ailleurs à ALP de publier les scripts et les rushs de l'épreuve au cours de laquelle le drame a eu lieu, afin que lumière soit faite sur cette tragédie. ALP aurait refusé de transmettre ces documents à la presse.
Quant à Closer, également mis en cause pour avoir publié un témoignage anonyme, il se défend par l'intermédiaire de Laurence Pieau, sa directrice de la rédaction, qui souligne : "En aucun cas, le témoignage que nous avons publié ne mettait en cause le médecin de Koh-Lanta."
Enfin, TF1, grande absente de l'affaire jusque là, elle est sortie de son silence avec la déclaration lapidaire de Nonce Paolini, son PDG, qui accuse clairement la presse : "Face à cette tragédie, je laisse à leur conscience les auteurs des propos anonymes tenus sur les circonstances du décès de Gérald Babin, ainsi que ceux qui les ont colportés, avant même que toute la lumière ait été faite sur ce drame."
Alors que chacun se renvoie la responsabilité de ces drames, Renaud Revel, de L'Express, dénonce un "immense gâchis" dans un billet de blog titré : "La Nausée". TF1, les journalistes, les "anonymes", tous, selon lui, seraient coupables de cette curée médiatique qui aurait mené au suicide d'un homme désigné comme "victime expiatoire" et "symbole d’un programme à brûler".
"Deux jeunes hommes sont morts au paradis. Dans l’une des plus belles régions du globe, devenue leur linceul. Tandis qu’à plusieurs milliers de kilomètres de Koh-Lanta des médias en tétanie assommaient ce programme d’un déluge d’accusations.", conclue-t-il, dégoûté par une course au scoop et un enchaînement de petites lâchetés ayant généré cet immense gâchis. "Le temps de justice n'est plus le temps médiatique", reprend Virginie Spies, spécialiste des médias, dans Le Nouvel Observateur, insistant sur la nécessité de nourrir encore et encore la machine à scoop : "Malheureusement, le feuilleton va continuer, et la mort du médecin va permettre d’alimenter encore la machine" puisque "la mort fait vendre".
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