Le 14 mai 2011, Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du Fonds monétaire international, était arrêté par les forces de l’ordre new-yorkaises après avoir été accusé d'agression sexuelle par Nafissatou Diallo, une femme de chambre de l’hôtel Sofitel dans lequel il venait de séjourner. Deux ans après avoir été contraint de démissionner de ses fonctions, DSK s’est, pour la première fois, exprimé sur cette affaire dans le cadre de l’émission « Quest Means Business » qui sera diffusée ce soir, à 20 heures, sur CNN.
Dans un extrait de l’interview diffusé mardi sur la chaîne américaine, Dominique Strauss-Kahn revient sur son arrestation et sur les images de lui, menotté, reprises par toutes les télévisions du monde. « C’est une chose terrible, vraiment. Le problème c’est que c’est un moment où dans la société américaine et européenne, vous êtes supposé innocent, vous êtes supposé innocent jusqu’à ce que vous soyez jugé coupable. On vous montre à tout le monde comme si vous étiez un criminel, à un moment où personne ne sait si c’est vrai ou pas », livre-t-il au journaliste Richard Quest, confiant également avoir ressenti de la colère. « J’étais en colère car je ne comprenais pas ce qui se passait, je ne comprenais pas pourquoi j’étais là. Je comprenais juste qu’il se passait quelque chose que je ne contrôlais pas ». Ce qu’il s’est passé dans la suite du 2806 du Sofitel ? L’ancien ministre socialiste élude la question. « Cela relève de la sphère privée », indique-t-il simplement.
Considéré présidentiable jusqu’à l’éclatement de cette affaire, Dominique Strauss-Kahn avait également dû renoncer à ses ambitions présidentielles pour les élections de 2012. Affirmant n’avoir désormais aucune intention de se présenter en 2016, il a commenté la gouvernance du président François Hollande. « La situation est difficile, il fait de son mieux ». Au cours de cet entretien de plus de 20 minutes, DSK aborde les sujets de l’Europe, de la Grèce, du « système bancaire malade », de la zone euro et de son nouveau métier de conseiller économique auprès des États et des gouvernements.
Dans l’affaire opposant l’ancien directeur du FMI à Nafissatou Diallo, les poursuites pénales avait été abandonnées par le parquet de New York après une remise en cause de la crédibilité et de la bonne foi de la plaignante. Au civil, l’affaire avait été classée grâce à un accord financier confidentiel conclu entre les deux parties.
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