"Et voici le Bébête Show qui fait rire les socialos..." Ils sont nombreux à avoir chantonné le générique de l'émission parodique à succès des années 80, scotchés devant leur petit écran et les facéties de ces marionnettes ancêtres des Guignols de l'info.
Au commencement était Stéphane Collaro, et ses émissions humoristico-sexy Cocoboy, Collaroshow et Cocoricocoboy, dans lesquels alternaient sketchs potaches, strip-tease soft (la fameuse playmate dont les garçons de la génération X gardent un souvenir ému) et Bébête Show, parodie mordante de la vie politique du moment. Aux commandes de cette pastille satirique, Jean Roucas, humoriste et imitateur reconnaissable à sa chevelure frisée et ses petites lunettes rondes cerclées.
Inspiré du Muppet Show, Le Bébête Show mettait en scène un tout-puissant François Mitterand en Kermit La Grenouille (et son célèbre "Appelez-moi Dieu"), Raymond Barre en ourson charmant Barzie, Jacques Chirac en Black Jack (et son fameux "Crac-crac") ou... Jean-Marie Le Pen en diabolique Pencassine, sorte de Bécassine diabolique aux crocs de vampire.
Le show remporte un tel succès qu'il obtient sa propre case horaire sur TF1, où il squattera l'antenne de 1982 à 1995 avant d'être définitivement enterré par Les Guignols de l'info de Canal +.
Commence alors pour Jean Roucas une traversée du désert, qu'il décrira dans un livre coécrit avec sa compagne, dans lequel il ne se cache pas d'avoir alors flirté avec l'alcool et avoir même connu le sort de sans domicile fixe.
En 2005, il tente de revenir sur le devant de la scène médiatique en intégrant le casting de La Première Compagnie sur TF1, émission dans laquelle il partagera le quotidien de Pascal Gentil, Douchka ou Laëtitia Bléger, et le joug de Laurence Boccolini, coprésentatrice du programme. Celui-ci ne connaitra cependant pas le succès escompté par la chaîne et sera vite enterré.
On n'avait donc plus vu Jean Roucas depuis 8 ans avant que, dimanche, il ne ressurgisse à Marseille, au côté de Gilbert Collard, à l'université d'été du Front National de Marine Le Pen. Alors qu'un récent sondage révélait que près de 34% des Français se sentaient proches des idées de la leader du Front National, ce soutient semblait réjouir la fille de feu Pencassine. Quant à Roucas, posant avec ostentation en costume cravate, il révélait au Parisien son admiration pour madame Le Pen, dont il ne trouve pas que les idées aient grand chose à voir avec celles de son père.
"Elle seule dit la vérité", a-t-il déclaré aux journalistes du Parisien, avant d'ajouter : "J'en avais marre de râler tout seul devant ma télé, j'ai décidé de m'engager".
Pas sûr que cette nouvelle Roucasserie plaise à ce public avec lequel il semble tant souhaiter renouer.