Valeurs actuelles a récidivé. Après sa Une controversée du 23 août intitulée « Roms. L'overdose » et qui avait déclenché un tollé sur Twitter, l'hebdomadaire de droite a cette fois-ci trouvé une nouvelle cible : les Français naturalisés. Dans son numéro à paraître ce jeudi 26 septembre, Valeurs actuelles consacre un dossier à ces derniers, sous le titre « Naturalisés. L'invasion que l'on cache ». Et de l'accompagner de « morceaux choisis » chocs de son enquête : « Deux Français sur trois contre les naturalisations massives de Valls », « Islam, immigration : comment la gauche veut changer le peuple » et « Michèle Tribalat : "Le poids des musulmans n'a cessé d'augmenter" ». En sus ? La photographie d'une Marianne vêtue du niqab pour illustrer le dossier.
Bonjour à tous, voici en avant-première la #couv du prochain n° de @Valeurs > "#Naturalisés: l'invasion qu'on cache" pic.Twitter.com/1S4aSBQbNB
— Valeurs actuelles (@Valeurs) September 25, 2013
Une « banalisation du racisme à l'égard des musulmans »
C'en est trop pour l'Union des étudiants juifs de France (UEFJ) qui a annoncé mercredi son intention de porter plainte contre l'hebdomadaire et son directeur général Yves de Kerdrel pour incitation à la haine raciale, puisque la Une de Valeurs actuelles « comporte une exhortation explicite à commettre des actes de discrimination voire de violence [...] vis-à-vis des musulmans ». Dans un communiqué, son président Jonathan Hayoun a annoncé qu'il considérait « inacceptable que demain dans n'importe quel kiosque, l'achat d'un magazine avec une Une raciste soit banalisé […] Il est urgent de mettre un coup d'arrêt à cette banalisation du racisme à l'égard des musulmans ». Avant d'ajouter : « Qui aurait imaginé il y a encore quelques années qu'en 2013 un journal à grand tirage (plus de 90 000 exemplaires) se permette une couverture aussi haineuse ? »
L'association a été rejointe par le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié) et par SOS Racisme, qui ont aussi porté plainte contre Valeurs actuelles. La présidente de SOS Racisme, Cindy Léoni, a ainsi déclaré : « Il faut que chacun soit capable de voir Valeurs actuelles pour ce qu'il est : un journal qui véhicule des idées d'extrême droite. À nous les républicains, de le minimiser ».
De son côté, la direction de Valeurs actuelles a décidé de réagir, qualifiant la plainte déposée par l'UEFJ de « diffamatoire, d'infondée » et relevant « de l'intimidation et de la calomnie ». Par la voix de son président, la rédaction du magazine a annoncé dans un communiqué « porter plainte avec constitution de partie civile contre l'UEFJ pour dénonciation calomnieuse, diffamation et atteinte à la liberté d'expression », ajoutant que « Valeurs actuelles, créé il y a près d'un demi-siècle par Raymond Bourgine, est un journal républicain, qui défend avec force les principes fondateurs de notre démocratie . « Yves de Kerdrel appelle les responsables de l'Union des étudiants juifs de France à davantage de retenue dans leurs propos, et à respecter la liberté et le pluralisme de la presse, indispensable au débat démocratique », ajoute le communiqué.
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