Annoncé comme l’événement télévisuel de cette fin d’année, « Allô Nabilla, Ma Famille en Californie » était attendu comme le Gravity du petit écran, sauf que là, on chute, on chute, et c’est fatal ! NRJ 12 nous propose un concept original, une émission de télé réalité mettant en scène notre bimbo qui sort d’une télé réalité (« Les Anges 4 et 5 ») où elle sortait déjà d’une télé réalité (« L’Amour est Aveugle ») !
Après avoir conquis la France, Nabilla veut devenir une star internationale et part donc logiquement à Los Angeles ! Nabilla se présente comme une fille douce, simple, naturelle, Nabilla va à la plage, Nabilla pleure, Nabilla crie, Nabilla conseille à Hollande de tourner une sextape, une vraie princesse Disney avec le « swagg » en plus. L’émission lui permet avant tout d’ouvrir son cœur et de découvrir son intimité (Non pas l’intimité que vous avez vu en couverture d’Entrevue cet été, mais l’autre, la vraie). Mais à Los Angeles, Nabilla est overbookée, entre tournages, cocktails et galas, elle n’a plus une seule seconde pour elle. Et quoi de mieux que la famille pour la soutenir ? Illico Bimbo, on amène toute la mafia Benattia à Los Angeles, pour épauler la working girl qui fait la star à temps plein. Manœuvre classique de la télé réalité de nos jours, c’est un peu comme les Ch’tis, sauf que là il y a l’accent en moins et les Louboutins en plus.
Dans la Famille Benattia je voudrais la Grand-mère, alias « Mémé », la super mamie que tout Le Monde voudrait. Douce mais franche, elle n’avait jamais quitté son village et se retrouve direct en Californie. C’est un peu comme tomber directement sur la case Rue de la Paix au Monopoly ! En un épisode, c’est ELLE la star du programme ! Bonne pioche !
Présente aussi, Marie Luce, la Maman de Nabilla, 50 ans et véritable cougar, elle nous bluffe en draguant le proprio de la villa en tout juste 30 secondes, montre en main! Le proverbe « Telle Mère, Telle Fille » est vite confirmé en voyant ça! Mais attention Madame n’est pas là pour prendre des cours de langue, mais pour soutenir sa fille !
Il y a aussi Tarek, le petit frère en pleine puberté. Les hormones en ébullition, le jeune homme n’hésite pas à se jeter sur une amie de sa sœur !
On retrouve aussi les deux amies d’enfance, sorties de nulle part, hormis d’un casting, qui sont payées à jouer les bonnes copines, celles qui font assez de compliments sur ses cheveux et ses ongles mais qui restent bien dans l’ombre pour laisser briller la star. Nabilla a également un assistant. Prénommé John, ce blond peroxydé au poignet cassé, accompagné par son chihuahua Huguette, suit notre Starlette à chaque pas, pour lutter contre le décoiffage et autres petits soucis vestimentaire. Je n’ai oublié personne. AH SI ! La plante verte de l’émission ! Le « boy friend toy boy » de Nabilla, Thomas, rencontré dans les « Anges 5 ». Pas connu pour avoir inventé le fil à couper le beurre et véritable géranium dans la villa, il subit les moqueries de la famille et passe pour un simplet ayant moins de charisme qu’un perroquet, n’ouvrant sa bouche que pour dire « Putaing Nabilla tu es jolie comme ça ». Certains ont un chihuahua, Nabilla a Thomas. Pensez à l’arroser de temps en temps.
Avec autant de personnages, les crises de rire étaient pourtant assurées. Mais à la vue de la première émission, ça ne casse pas trois pattes à un canard. Entre clichés, scènes d’actions dignes d’un épisode de Navarro (la recherche du chihuahua mystérieusement disparu, du moins pris par la production pendant une heure), c’est ennuyant. On pourrait se dire qu’une simple scène pourrait être drôle, mais rien n’est franc, tout est écrit, et mal joué. Le pire comédien reste Thomas, jouant ses scènes de disputes aussi bien qu’un acteur dans « Hélène et les Garçons », et fait passer Franck Dubosc pour un nominé aux Oscars.
Et Nabilla dans tout ça ? Elle est là, toujours là, à l’écran. Et même quand on ne l’a voit pas, on l’entend, et là c’est le drame ! Elle est la propre voix off de son émission ! Autant elle est drôle au naturel, mais la réalisation la bride en écrivant toutes ses phrases, y compris ses réactions aux images. Voilà Nabilla narrant ses exploits, en lisant avec un ton monotone, le nez dans un prompteur écrit par un stagiaire embauché la veille. On dirait qu’elle découvre son texte en même que nous, et qu’elle aussi se rend compte que c’est pourri. Nabilla joue Nabilla, mais le fait très mal. Chaque phrase est écrite dans le but de devenir le prochain buzz, et ça se sent, mais pas folle la guêpe, le plan B est de placer un maximum de « Allô, nan mais allô » (le record est de 37 en 5 minutes). Que reste-t-il du direct de Nabilla ? Rien. Pour le naturel, le téléspectateur n’a plus qu’à se raccrocher à la grand-mère.
Alors que nous réserve l’émission ? Quel est son but ? On ne sait pas, on ne sait rien, on regarde, juste comme ça. Au final, il s’agit juste de pomper encore et encore la vache à lait. Un concept d’émission qui tombe allô, mais qui continue pour faire encore et encore plus d’argent. NRJ 12 à de beaux jours devant lui, les médias eux vont se désintéresser et vite raccrocher le téléphone. Bientôt le buzz Nabilla va finir et tomber en numéro inconnu…
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