3 euros le demi-litre litre de lait, OMG !
À moins de boire du lait d’amande bio acheté à la Grande Épicerie du Bon Marché, on ne sait pas où Janine Di Giovanni se rend pour payer son lait aussi cher. C’est l’argument qui a fait froncer le plus de sourcils, provoquant au passage l’hilarité sur Twitter : la journaliste achète probablement ses provisions au même endroit que NKM ses tickets de métro.
Je me demande si ce n'est pas @nk_m qui a indiqué le prix du demi-litre de lait à Paris à la journaliste @janinedigi http://t.co/aJDThNLsRe
— Isabelle Sénécal (@IsaSenecal) 5 Janvier 2014
Where the f*ck is the entrepreneuriat ?
« Le problème avec les Français, c’est qu’ils n’ont pas de mot pour entrepreneur », écrit Janine Di Giovanni, citant une belle bourde de Bush. Mais quand la journaliste se demande où sont les Richard Branson et les Bill Gates français, ça bien fait rire Marc Simoncini, chef d’entreprise et fondateur de Meetic. On pourrait tout aussi bien la renvoyer vers le parcours de Xavier Niel, patron de Free.
"The problem with the French is they have no word for entrepreneur." http://t.co/hooqOyPjfe #restonscalme
— Marc Simoncini (@marcsimoncini) 4 Janvier 2014
Les ministres ne parlent pas anglais
Au dernier forum économique mondial de Davos, Fleur « Pellegrin » (sic, l’erreur a depuis été corrigée) était la seule à représenter la France, car ce serait la seule à parler anglais couramment. On a une petite pensée pour Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée auprès de Laurent Fabius et ex-professeur à l’université de Dublin, chargée notamment du département des langues du Dublin Institute of Technology. Pierre Moscovici, qu’elle déteste tant – voir plus bas – maîtrise également la langue de Shakespeare, comme bon nombre d’autres ministres.
Riche en anecdotes sur les abus du système, Janine Di Giovanni cite plusieurs amis à elle, qui prennent leur congé maternité en Guadeloupe sur un bateau. Encore une fois, une grande généralisation. Au passage, elle aurait pu mentionner ces Anglais qui viennent se faire soigner en France. « Il est gênant - quand un pays compte trois millions de chômeurs, quand l'écart grandit entre riches et pauvres, quand le travail précaire frappe les plus jeunes et que le non travail touche les plus vieux - de caricaturer à la Marie-Chantal les prestations sociales françaises », rappelle Anne Sinclair dans un édito publié sur le Huff Post.
Si la France est en déclin, c’est aussi à cause de sa politique archaïque en matière de travail : « On ne peut pas virer les employés inutiles pour embaucher de jeunes et frais talents ». Encore une fois, Janine Di Giovanni se trompe : si un employé est véritablement « inutile », il peut faire l’objet d’un licenciement. On réalise tout de même que ce qui contrarie autant la journaliste est une France socialiste, qu’elle aimerait probablement voir muée en une nation ultra-capitaliste. Comme le souligne Anne Sinclair, en Grande-Bretagne, les contrats de travail « zéro heure », exemplaires en matière de précarité, créent une « armée de travailleurs qui aurait (…) fait la joie de Karl Marx ».
Autre cliché à dézinguer : le coût de la vie à Paris, déraisonnablement élevé selon Janine Di Giovanni, qui ne s’émeut pas de généraliser en s’arrêtant à la capitale. Et qui affirme que sa ville d'adoption est aujourd'hui plus chère que Londres. Pour rappel, Londres est toujours une ville plus chère que Paris, figurant dans le top 5 des villes les plus chères du monde, quand la capitale de l’Hexagone n’entre pas dans le top 20.
>> Les femmes françaises font-elles vraiment tout mieux que tout le monde ? <<
D’après la journaliste, un « grand nombre » de Français payent plus de 70% d’impôts. Peut-être que dans le très huppé VIe arrondissement, où elle s’est établie depuis une dizaine d’années, ce chiffre se vérifie (réponse : non). Mais en France, on ne peut pas affirmer qu'« un grand nombre » de personnes soient ponctionnés par l’Etat. En 2012, moins de 300 000 personnes étaient soumises à l’ISF.
Ah, ces ministres qui vivent la grande vie ! D’ailleurs, elle a croisé Moscovici (un ministre « largement détesté ») dans un restaurant japonais chic de son quartier. Il « avait l’air content de lui. Réalise-t-il que Rome est en train de brûler ? », s’insurge Janine Di Giovanni. C’est vrai ça, pourquoi un ministre aurait-il droit à un diner au restaurant, chic qui plus est ? Allez, au turbin, et surtout pas de vacances pour nos dirigeants.
D’ailleurs, le gouvernement devrait être en train de s’arracher les cheveux : la situation économique de la France tient davantage de l’Espagne que de l’Allemagne, s’il faut la comparer à ses voisins. Anne Sinclair cite le directeur de la Banque Centrale d’Angleterre, qui comparait l’économie britannique à celle du Japon, largement en crise. Et le PIB par habitant est supérieur en France, merci.
Le meilleur pour la fin : cette attaque gratuite contre les Françaises. Pour Janine Di Giovanni, la sécurité sociale rembourse trop de choses superflues, qui sont du « gâchis » : « L’Etat français paye à toutes les nouvelles mamans, dont moi, deux visites hebdomadaires à un thérapeute pour récupérer un ventre plat » (ne voulait-elle pas plutôt parler de rééducation périnéale ?). Une mesure qui aurait été prise après la première guerre mondiale pour encourager la natalité du pays : « Votre mari ne vous toucherait pas si vous aviez encore vos rondeurs de grossesse : comme c’est français ! ». Les Françaises, leur sexualité, et leurs rondeurs – de grossesse ou non – te saluent bien bas, Janine.
>> Etats-Unis : le portrait catastrophique de la France par une journaliste de Newsweek <<