Deux millions de personnes. C’est le nombre d’internautes ayant visionné la chronique de Nicolas Bedos diffusée dans « On n’est pas couché » le samedi 11 janvier, laquelle portait sur l’affaire Dieudonné. Un tel résultat, en quatre jours à peine, prouve à quel point ce long sketch controversé a pu susciter la curiosité et les passions diverses, autant que son auteur provocateur.
Cette semaine, Bedos revient dans le magazine Elle sur son sketch, et les reproches qui ont pu lui être faits. Parmi eux, Nicolas Bedos déplore particulièrement qu’on ait pu l’accuser de vouloir surfer sur une affaire très médiatisée afin de servir sa propre notoriété. Un reproche qui fut maintes fois fait à Manuel Valls depuis que celui-ci a entrepris de faire interdire le spectacle « Le Mur », joué au théâtre de la Main d’Or. Alors que Dieudonné présente ces jours-cis un nouveau spectacle, "Asu Zoa", et que Manuel Valls dit vouloir entreprendre l’interdiction des visionnages du « Mur » sur Internet, Nicolas Bedos déplore une démarche qu’il juge « niaise ».
« Faut-il que Manuel Valls soit inculte pour ignorer que les voies de la censure ont toujours servi de marchepied aux œuvres qu’elles étaient censées combattre », souligne-t-il ainsi, en appelant à Flaubert et Baudelaire, tous deux censurés en leur temps par un certain Ernest Pinard auquel ils durent, finalement, leur notoriété (méritée). « Bref, loin de moi l’idée de placer ce pauvre Dieudonné sur la même étagère que deux génies du XIXe siècle, mais force est de souligner que notre ministre de l’Intérieur ferait bien de retourner au collège, à moins qu’il n’ambitionne secrètement une carrière d’attaché de presse dans le milieu du spectacle », conclue finalement le chroniqueur à la « plume bien présente », ainsi que l’avait qualifiée Doria Tillier.
Le public, comme les enfants, sera toujours enclin à « bouffer » ce qu’on lui interdit, ajoute Bedos, avant de conclure que la censure serait, pour Dieudonné et sa « florissante entreprise victimaire », un cadeau « trop charitable ».