« Lorsque j'ai démarré, il ne restait qu'un créneau de libre : le vulgaire. Alors j'ai pris vulgaire » prétend Jean-Marie Bigard, humoriste spécialisé dans les vannes de caserne. A l’affiche de l’Emission pour Tous de Ruquier sur France 2, le maître du grivois roulera pourtant des mécaniques sur TF1, en deuxième partie de soirée. Dans un épisode intitulé « Le rat et la danseuse », il interprétera Carrera, un prisonnier et ancien drogué accusé d’avoir commis un meurtre. Maintenu en vie par la promesse de retrouver un jour sa famille, notamment sa fille, il est terrifié à l’idée de voir son séjour prolongé. Mais après un incident violent « entre les murs », il se retrouve sur la liste des suspects. Véronique Jannot, quant à elle, interprétera une mère divorcée qui élève seule ses deux enfants. Après l’assassinat de sa fille par un tueur en série, elle sombre rapidement et devient une coquille vide, a-t-elle confié à TF1. Rien de très amusant, donc.
Mais Bigard, auteur d’aphorismes fulgurants comme « La première fois qu'elle m'a pris les couilles dans la main, je me suis dit: c'est là que je veux habiter! », est-il vraiment un joyeux drille ? Car si l’on en croit son autobiographie Rire pour ne pas mourir (2007), ce serait plutôt l’inverse. Issu d’un milieu modeste, étudiant laborieux mais handballeur plus qu’honorable, il est stoppé dans son élan à 20 ans par la mort de sa mère atteinte d'un cancer. Travaillant alors dans un bar, la nouvelle le plonge dans un état dépressif pendant plus de 6 mois. Alors qu’il se reconstruit, son père est à son tour poignardé par un bûcheron dont il fréquentait l’ex-femme. Sous antidépresseurs, Bigard ne survit que grâce à l’humour, au sport et à sa foi catholique, avant d’être sauvé par la carrière qu’on sait. Nous éviterons donc de nous prononcer sur sa crédibilité dans le rôle de Carrera. Car comme le disait Boris Vian, « l'humour est la politesse du désespoir ».