Autant blamé que repris par tous, le magazine « Closer » peut s’enorgueillir d’un soutien de poids : celui de Jean-Jacques Bourdin. Dans son édition du 7 février, l’hebdomadaire people s’entretient ainsi, sur deux pages, avec cet interlocuteur matinal - aussi bourru que madré – des politiques. Figure incontestable de RMC depuis onze ans, l’homme est actuellement en promo pour la sortie d’un livre témoignage au titre un poil ronflant, « L’homme libre ». Le fait est, si le personnage divise, on ne peut lui reprocher, par contre, de manquer de franc-parler.
Bonne nouvelle, lui qui qualifie ces fameux entretiens quotidien de « face-à-face d’instinct » (où «souvent, l’instinct dépasse le fond ») en fait, ici, bon usage.
Interrogé sur l’affaire Gayet-Hollande, le journaliste reconnaît sans mal, qu’à l’instar de nombre de ses pairs, il avait « entendu parler de la rumeur ». Et puis, un brin fataliste, d’ajouter « que vouliez-vous que j’en fasse, moi ? Les affaire privées m’intéressent peu. ». Si le pugnace intervieweur goûte peu aux badinages des « people », il dédouane, pour autant, le travail dit d’investigation de l’hebdomadaire. Prévenant et fort probablement sincère, Jean-Jacques Bourdin assure donc son interlocuteur de sa considération professionnelle.
Alors, « oui, Closer a fait son job et a enlevé une épine du pied à bien d’autres journaux », assure-t-il bienveillant. Des propos censés mettre du baume au coeur à cette rédaction tant décriée, bien que, matois, Bourdin instille, tout de même, le doute dans l’esprit du lecteur. Ainsi, s’interroge-t-il sur le timing très politique du scoop en question. « Je n’ai pas été choqué par ces révélations, mais une question me chagrine encore : c’est le moment choisi, peu avant [la] conférence de presse [de François Hollande] », commente-t-il. Question, pour le moins, pertinente, non ?