Alors qu’un sketch sur le génocide rwandais diffusé sur Canal + avait créé la polémique il y a quelques semaines, Nicolas Canteloup a choisi d’évoquer le sujet dans sa chronique sur Europe 1, le 5 février. L’humoriste a ainsi décidé d’imiter Julien Courbet dans son émission « Sans aucun doute » pour tenter de régler « un conflit de voisinage » entre « Monsieur Hutu » et « Monsieur Tutsi » : « Vous avez découpé, macheté et carpaccioté sa famille, alors qu'apparemment il n'en avait pas exprimé le désir (...) Vous lui auriez également découpé les bras bien dégagés au-dessus des coudes, il a d'ailleurs eu le plus grand mal à vous écrire, du coup, avec les conséquences désagréables qu'on imagine, perte d'une montre de famille, impossibilité désormais de faire du stop », a-t-il dit.
Jeudi, le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) s’est indigné, jugeant ce sketch « ignoble » et dénonçant le manque de réactions de ses collègues à ses propos. « Quand il s'agit des Noirs, à l'évidence, on peut tout se permettre, qui a saisi le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel). Mais il est temps que cela cesse. Ce soi-disant humour masque mal une forme extrême de mépris et d'abjection. Devant le crime contre l'humanité, esclavage, Shoah, Rwanda, on ne rit pas, on fait silence » a asséné Louis-Georges Tin, le président du CRAN. Interrogée sur Canal +, jeudi soir, Louis-Georges Tin a réaffirmé son indignation, rappelant que « quand on veut faire de l'humour sur un crime contre l'humanité, il faut réfléchir à deux fois et avoir beaucoup de talent ».
Vendredi matin, Nicolas Canteloup a répondu sans toutefois s’excuser : il a expliqué, imitant Nikos Aliagas qu’il essayait « de faire sourire avec une réalité justement parce qu'elle est tragique, donc insupportable ». Il a par ailleurs déploré « les nouvelles règles de l'humour 2014 : on fait une vanne, on s'excuse. Une vanne, on s'excuse... ». Une rencontre entre le CRAN et le CSA et prévue le 14 février prochain.
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