Dès le premier épisode, il vous sera difficile de ne pas continuer pour savoir la vérité sur le meurtre de Danny. Non, vous ne serez pas indifférent à cet assassinat. Même si le genre policier n’est pas votre tasse de thé. Une seule question vous obsédera : qui a tué Danny ? La série est construite comme un polar et tous les habitants vont alors devenir des suspects potentiels. Alec Hardy, le dit lui-même « Il n’existe aucune cachette pour le tueur. Nous attraperons la personne qui a fait cela ». Cette promesse donne l’envie de continuer et accroît cet effet d’obsession. Qui aurait pu tuer ce petit garçon ? Quel motif ? Qui est-il ? Poursuivez et vous aurez une réponse !
Certes, la recherche du meurtrier est l’intérêt principal de la série mais elle s’intéresse aussi aux habitants et à leurs tourments. La famille de Danny Latimer a perdu un enfant, il n’y a pas de mot pour décrire ce genre de perte, ce n’est pas l’ordre naturel des choses. Les Latimer s’enferment dans un deuil avec les implications que cela a sur leur vie. Puis, au fur et à mesure que les accusations attaquent chaque habitant, on en apprend plus sur l’histoire de ces individus et sur l’impact du meurtre de Danny sur leur vie. La série propose une enquête policière tout en s’intéressant aux victimes. Loin des séries du genre traditionnelles où les familles de la victime ne sont qu’un prétexte pour répondre aux questions des enquêteurs. Dans Broadchurch, tout ne tourne pas sur le policier, il y a de l’émotion.
Chris Chibnall, créateur de la série, crée une atmosphère de huis clos : oppressante et troublante. A Broadchurch, le téléspectateur a l’impression d'être enfermer dans une bulle. A tel point, qu'il est difficile de ne pas enchaîner les épisodes afin de rester le plus longtemps possible dans cet univers pesant. Cette atmosphère particulière est due à un travail assez pointu côté réalisation. Les falaises dominant la mer et le village de Broadchurch semblent être en harmonie et capturer le côté dérangeant de l’histoire. La série créée son identité avec cette ambiance et il faut espérer que les américains ne négligeront pas cet aspect dans leur adaptation. « Gracepoint » (titre de l’adaptation US) devra créer son atmosphère propre.
David Tennant est Alec Hardy, un flic perturbé qui rejoint la police de Broadchurch pour enquêter sur la mort de Danny. L’acteur est évidemment connu pour son rôle de Doctor Who (numéro 10) et il n’a plus à faire ses preuves. D’ailleurs, son jeu est tout simplement excellent et malgré le côté antipathique de son personnage peu délicat avec les sentiments d’autrui, il devient attachant. Un choix d’acteur peut-être évident pour le créateur de la série Chris Chibnall, ex- scénariste de Doctor Who et Torchwood (spin-off de Doctor Who). Le reste du casting est tout au fait à la hauteur du talent de David Tennant. Olivia Coleman qui interprète Ellie Miller est également remarquable. Son personnage assure le contrepoids avec celui d’Alec Hardy. Elle représente l’émotion car elle est impliquée par ce meurtre en tant qu’habitante de Broadchurch. En effet, elle doit trouver le meurtrier parmi des gens qu’elle connaît bien
Les séries britanniques n’ont plus rien à prouver (voire à envier) aux séries américaines ! De nombreux succès sont issus du Royaume-Uni. Downton Abbey en est le meilleur exemple. D’ailleurs, les anglais s’essaient au format international en proposant des séries de plus de 3 ou 4 épisodes, Broadchurch compte 8 épisodes en l’occurrence. Chance ! 2013, a été un excellent cru pour la fiction britannique et tout le monde les copient la preuve Broadchurch aura une version américaine et française.
La série a été bien accueillie par le public anglais et j’espère qu’elle saura vous charmer. La saison 2 est en préparation. Sachez que pour l’adaptation américaine, David Tennant reprend son rôle d’Alex Hardy et Anna Gunn (Skyler dans Breaking Bad) sera Ellie Miller.
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