Méchante, Ghislaine Arabian ? Depuis cinq saisons, la chef du restaurant Les Petites Sorcières, à Paris, égratigne les candidats de Top Chef avec ses remarques bien senties, souvent sèches, mais jamais gratuites. Ses coups de gueules et autre critiques lui ont d'ailleurs valu, en 2012, d'être traitée de « peau de vache » par une candidate.
À juste titre ? Dans une interview filmée accordée à L'Express, Ghislaine Arabian est revenue sur sa réputation de « méchante », notamment sur les réseaux sociaux, illustrée par une séquence mémorable, au cours de laquelle elle a forcé Jean-Philippe, candidat à Top Chef 2013, à manger un œil de merlu. « Il y en a beaucoup qui rigolent là, des quatre [en parlant des trois autres chefs jurés, Thierry Marx, Jean-François Piège et Christian Constant] ? Pourquoi c'est toujours moi ? Quand je suis face à un plat, je réfléchis, je regarde et je me dis : « Je dois l'éliminer là-dessus ? », et je n'ai pas envie de rire. »
Ghislaine Arabian invoque notamment le montage de l'émission, pour justifier sa « mauvaise réputation » à l'écran : « On est à la télévision, on coupe des morceaux ! Pour la dernière [saison], quand je dis du plat de la candidate canadienne [Marjorie, ndlr], qui était géniale : « Mais qu'est-ce que c'est que ça ? », ils ne l'ont pas coupé, alors que je n'ai pas dû dire que ça ! »
D'ailleurs, Ghislaine Arabian ne le cache pas, elle a aussi ses chouchous. Quand L'Express lui demande s'il y a des candidats qui l'ont marquée, elle répond sans détour Jean-Philippe. « Je le trouvais génial, confesse-t-elle en riant. Quand on l'a vu arriver, on s'est demandé : « Qu'est-ce qu'il fait là ? » Il est tellement brouillon ! Mais il est quand même arrivé en demie finale ! » La chef ne cache pas non plus son admiration pour l' « excellent » candidat néerlandais de l'an dernier, Joris, dont elle regrette l'élimination prématurée. « Il est parti sur un plat qu'il n'a pas maîtrisé, les pâtes. Il n'y a rien de pire que les pâtes. Moi ce qui m'a le plus dérangé, c'est qu'il n'a pas bien compris, car il y avait quand même une barrière de langue. Nous, les quatre chefs, on lui a fait un mot lui expliquant pourquoi ça n'avait pas fonctionné. Là, j'ai vraiment regretté. Moi, j'adorais son caractère, j'adorais ! »