C’est en parallèle du lancement de la grande tournée du groupe Détroit que le site Internet du magazine Les Inrockuptibles a décidé de publier dans son intégralité l’interview de Bertrand Cantat. Une interview toute en sensibilité qui dévoile les fêlures de cet artiste pris dans la tourmente depuis 2003, date à laquelle il a tué sa compagne Marie Trintignant.
« J’étais anéanti de douleur en pensant à elle »
C’est un Cantat lucide qui explique comment les médias se sont appropriés l’affaire sans lui laisser la moindre chance de s’exprimer ou d’exprimer ses regrets.
« J’ai très vite compris que mon histoire allait m’être volée. Ma vision, mon témoignage n’ont pas eu le droit de cité : on est immédiatement dans le médiatique, le spectaculaire, on ne veut ma parole que pour alimenter le cirque. Et dans ces conditions, pas question, j’ai essayé de garder de la décence. J’ai su très vite que je ne pourrais pas m’expliquer. Je ne demande bien sûr pas de rétablir quoi que ce soit : ce qui est est, malheureusement... Mais très vite, le traitement de ce drame a été orchestré : tout a débordé. Pour feuilletonner ainsi, il fallait que tout soit en noir et blanc, avec des angles bien droits. Mes remords, ma souffrance, ma sensibilité, ça ne marchait pas dans cette histoire. »
Des médias qui ont d’ailleurs pointé du doigt le retour sur scène de Bertrand Cantat avec le groupe Détroit. Un retour sur la scène médiatique souvent jugé comme déplacé et inapproprié.
« Je suis devenu cet assassin qui tue sciemment. Il fallait que je sois condamné le plus lourdement possible et qu’en sortant, je n’aie plus la moindre chance d’exister. C’est encore à l’oeuvre aujourd’hui. »
Vous pouvez découvrir l’intégralité de cette interview sur le site des Inrocks.