Le producteur et animateur de l'émission « Des racines et des ailes » a décidé de suspendre ses activités chez France 3 suite à sa mise en examen pour « favoritisme » le mois dernier. Patrick de Carolis est soupçonné d'avoir favorisé la société de communication Bygmalion lorsqu'il était président de France Télévisions.
Patrick de Carolis quitte temporairement France 3© Guibbaud-Pool/ Sipa
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Décision applaudie, mais dont beaucoup regrettent qu'elle arrive tardivement, Patrick de Carolis vient d'annoncer son retrait de France 3 suite à ses démêlés judiciaires dans le dossier Bygmalion : « Mis en cause de façon totalement injustifiée à l'occasion des prestations réalisées par la société Bygmalion au profit de France Télévisions et dans l'attente de ma mise hors de cause définitive, j'ai décidé de suspendre mon activité à l'antenne de France 3 le temps de défendre mon honneur », a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé le jeudi 5 juin.
Mise en examen pour « favoritisme » par le juge Renaud Van Ruymbecke
Président de France Télévisions de 2005 à 2010, Patrick de Carolis était toujours présent sur France 3 en tant que producteur et animateur de l'émission « Des racines et des ailes », et producteur du magazine « Le Grand Tour ». Le 23 avril dernier, on apprenait sa mise en examen pour « favoritisme » par le juge Renaud Van Ruymbecke. L'ancien PDG de FTV est soupçonné d'avoir favorisé la société de communication Bygmalion, par la signature de contrats avec le groupe audiovisuel public.Créée par Bastien Millot, directeur délégué à la stratégie de France Télévisions jusque 2008, et proche collaborateur de Patrick de Carolis, la société Bygmalion est également mise en cause pour abus de confiance et abus de biens sociaux en raison des factures exorbitantes adressées à l'UMP et à Nicolas Sarkozy pour sa campagne en 2012.
Un retrait salué par le SNJ-CGT de France Télévisions
Alors que l'ex-PDG affirme depuis sa mise en examen n'avoir « à aucun moment donné d'ordre contraire aux règles de passation des marchés publics », sa décision de suspendre son activité chez France 3 a été saluée par le SNJ-CGT de France Télévisions. Raoul Advocat, délégué central du Syndicat National des journalistes (SNJ) a, de son côté, regretté « qu'il ait fallu plus d'un mois pour qu'il y ait une réaction de l'entreprise ». Il estime par ailleurs que « cela [cette affaire] pose la question d'un système relativement pervers, avec des animateurs producteurs et beaucoup de contenus produits en externe. Il y a un mélange des genres entre service public et entreprises privées, cela peut favoriser ce type de dérives. »
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