Polémique autour de la dernière vidéo du groupe populaire Maroon 5. Alors que le sextuor américain revient avec un cinquième album sobrement intitulé « V » (« Five »), sortie début septembre aux Etats-Unis, une première polémique vient d'éclater à propos du clip de leur morceau « Animals ». Une association américaine de défense des victimes de viol et d'inceste, la « Rape, Abuse Incest National Network » (RAINN) y dénonce une apologie du harcèlement envers les femmes et le viol.
Une polémique qui tombe mal pour le groupe emmené par Adam Levine, qui, après l'accueil plus que mitigé de leur précédent opus, Overexplosed (2012), espérait reconquérir le public avec un album pop/rock avec quelques pépites comme « My Heart is Open », ou avec, plus récemment, « Animals ».
Ce hit, clipé de manière très provocante, suscite la controverse depuis quelques jours. En cause, la vidéo diffusée depuis le 30 septembre dernier et d'une durée de près de cinq minutes. On y découvre le chanteur Adam Levine dans la peau d'un boucher captivé par sa cliente. Un coup de foudre qui vire très vite à l'obsession, ce dernier n'hésitant pas à la harceler jour et nuit. Le clip se poursuit avec des rêves de plus en plus extrêmes d'Adam Levine, ce dernier imaginant notamment des relations sexuelles dans un véritable bain de sang. Les références aux morceaux de viandes et à l'acte sexuel provoque sans mal le malaise. Quant aux paroles, elles n'en sont pas moins explicites, voire outrancières : « Chérie, ce soir tu es ma proie / je te traque, je veux te manger vivante / Comme le font les animaux ».
Néanmoins, si certains n'y verront sans doute qu'une vision « artistique » d'un coup de foudre – rappelons que la femme jouant dans le clip n'est autre que le mannequin Behati Prinsloo, la femme d'Adam Levine – et une volonté évidente de provoquer, d'autres ont été particulièrement choqué par la démarche. L'association RAINN estime que « personne ne devrait confondre l'acte criminel de harcèlement avec une histoire d'amour », comme le rapporte le site américain TMZ. De leur côté, certains fans dénoncent la vidéo comme l'un des pires clips du groupe, d'autres ironisant en expliquant qu'il s'agit d'une sextape. Pour l'heure, Maroon 5 n'a toujours pas réagi à la polémique.
Le clip Animals des Maroon 5 je le trouve top ce côté provoc est kiffant ! ??
— Drama (@CoryMlk) 1 Octobre 2014
Bon ben je crois que le clip de Animals est le pire de tous ceux de Maroon 5, c'est vraiment dommage.
— gamma (@melissawears) 29 Septembre 2014
La sextape d'Adam Levine et de Behati Prinsloo est disponible dans le clip des Maroon 5 #Animals http://t.co/dDb9l0xja4
— Leslie (@leslierouach) 29 Septembre 2014
Un clip osé, des réactions outrées, l'industrie du disque est coutumière de ce type de controverse. Avec toujours la même question : jusqu'où peut s'exprimer la liberté de l'artiste ? L'oeuvre et son auteur sont-elles toujours dissociables ? On pense notamment à Orelsan attaqué par des associations féministes suite à son morceau « Sale Pute », estimant qu'il s'agissait d'un appel à la violence envers les femmes. Le rappeur, lui s'était défendu en affirmant jouer simplement une œuvre de fiction. Peine perdue, puisqu'il fut alors condamné à 1 000€ d'amende avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris, le 31 mai 2013.