Qu'il s'agisse de radio ou de télévision, l'émotion était présente dans toutes les voix ce jeudi 8 janvier. 24 heures après l'attaque sanglante de la rédaction de Charlie Hebdo, les matinales tournaient en boucle sur ce qui apparaît aujourd'hui comme l'attentat le plus meurtrier commis en France depuis plusieurs dizaines d'années.
S'associant à ses nombreux confrères, l'équipe du Grand 8 témoignait ce matin de sa solidarité avec l'hebdomadaire satirique de Wolinski et sa bande en portant un badge « Je suis Charlie ». Aux manettes de l'émission, Laurence Ferrari fait réagir tour à tour ses chroniqueuses. Audrey Pulvar, qui a choisi de ne pas porter le badge arboré par ses collègues, tente de trouver les mots pour exprimer sa colère.
« Ce n'est pas par rebellion. Evidemment, on est tous Charlie. Mais j'aurais aimé qu'on soit tous Charlie quand ils ont publié les caricatures de Mahomet, quand ils ont été traînés en justice pour avoir publié ces caricatures et en avoir eux-mêmes produit », a expliqué la journaliste en tentant de retenir ses sanglots.
Et la chroniqueuse de D8 de poursuivre : « Qu'on soit tous Charlie quand les locaux ont été l'objet d'un attentat à la bombe, quand Philippe Val, il y a des années, était tabassé par l'extrême droite. Quand Charb était menacé tous les jours, qu'il a fallu qu'il passe huit ans sous protection policière ».
Audrey Pulvar déplore ensuite de voir le pays s'être habitué « depuis plusieurs années à ce que la haine monte de tous côtés, que ce soit l'antisémitisme, que ce soit l'islamophobie, le racisme en général. Toutes les haines s'expriment à visage découvert ». La journaliste conclut alors en appelant chacun à rejoindre les différentes manifestations prévues, au nom du « vivre ensemble » pour « défendre nos valeurs, et pas uniquement dans le deuil ». Découvrez la séquence ci-dessous.