A l’approche du second tour des primaires socialistes, le débat entre les deux finalistes était une confrontation attendue. C’est au cours de l’émission « Des paroles, des actes » sur France 2 animée par David Pujadas que Martine Aubry et François Hollande se sont mesurés l’un à l’autre mercredi soir. Faute de divergences marquées sur le fond, les deux candidats se sont affrontés sur des questions techniques, touchant aussi bien à l’éducation, aux retraites ou encore au cumul des mandats.
Les mines graves, Martine Aubry en veste grise et pantalon noir et François Hollande, cravate et costume bleu, se tenaient derrière des tables rectangulaires transparentes, sur un fond bleuté, pour un débat de près de deux heures.
Distancée de 9 points au terme du premier tour par le député de Corrèze, Martine Aubry a attaqué son prédécesseur à la tête du PS sur son bilan : « François parle beaucoup de rassemblement : j'ai trouvé un parti socialiste qui n'était pas rassemblé », a-t-elle lancé. Et M. Hollande de rétorquer en allusion au délétère congrès de Reims en 2008 : « je ne suis pas le protagoniste d'un congrès qui s'est terminé comme on le sait ».
Les deux candidats se sont également confrontés sur des sujets très techniques, comme les exonérations fiscales ou encore la « règle d’or ».
Presqu'à la fin du duel, le ton s'est durci, les candidats ne s’affrontant plus sur les idées mais sur leur style et leur personne. « On a confiance en moi parce que je suis claire. François Hollande a changé de position sur certains points. Il a le droit, il faut que les Français le sachent (...) le flou est la pire des choses », a assuré Martine Aubry. En retour François Hollande a répondu que « chacun a son expérience et sa clarté, ça sera mesuré par les Français dimanche ».
Par ailleurs, les deux candidats ont lancé des appels du pied répétitifs aux différentes catégories d’électeurs. Un appel clair aux partisans d’Arnaud Montebourg a été lancé, en évoquant la mise sous tutelle des banques, ou la « démondialisation », thèmes chers à celui qui a brigué la troisième place de cette primaire. Mme Aubry a ainsi parlé des « dégâts du libre-échange » en proposant « une régulation de la mondialisation ». M. Hollande quant à lui s’est dit favorable à « l'économie ouverte, pas l'économie offerte ». Par ailleurs, le député de Corrèze a évoqué les « licenciements boursiers » chers à Ségolène Royal, la candidate évincée qui lui a apporté son soutien mercredi.
A la question de savoir s'ils étaient prêts à se soutenir mutuellement au lendemain du second tour, François Hollande a assuré qu’il s’agissait d’ «une évidence et (d’)une exigence » parce qu’ « il ne peut pas y avoir de victoire s'il n'y a pas d'unité ». « Vous n'y arriverez pas ! » à nous diviser, a par ailleurs lancé la maire de Lille.
(Source : AFP)
Crédit photo : AFP
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