Journaliste sur TF1 et LCI, animateur sur NT1 et membre de la Bande à Ruquier sur Europe 1, Christophe Beaugrand est un enfant de la télévision. À 34 ans et fort de 12 années d’expérience, il vient de publier son premier ouvrage : un « Dictionnaire malhonnête de la télévision » aux éditions Balland. Avec humour et dans un mauvais esprit assumé, il y égratigne les émissions cultes du petit écran et, surtout ses personnalités. Claire Chazal, Michel Drucker, Jean-Luc Delarue ou encore Jean-Marc Morandini, chacun a droit à sa minibiographie assassine.
Mais ce côté « sale gosse » n’empêche pas l’animateur de s’investir dans de nobles cause. Il s’est ainsi engagé aux côtés de l’association « Paroles de femmes » afin de participer, pendant un an, aux campagnes de sensibilisation contre les violences faites aux femmes. Le trentenaire, pour qui l’autodérision est un mode de vie, estime que « pour gagner ce combat, hommes et femmes doivent rester solidaires ». Rencontre avec un personnage multi-facettes…
Christophe Beaugrand : L’idée d’écrire un livre sur l’univers des médias, de la télévision me trottait dans la tête depuis un moment lorsque j’ai été contacté, comme c’est souvent le cas dans le milieu, par une maison d’édition. Elle souhaitait savoir si j’avais un projet concret dans les cartons. Ce n’était pas vraiment le cas. On m’a donc proposé de rédiger un dictionnaire. L’idée m’a plu à condition de pouvoir y ajouter ma petite touche personnelle. Le résultat est un « Dictionnaire malhonnête de la télévision ». Il regroupe plus de 400 définitions de dispositifs incontournables en télé, de descriptifs d’émissions cultes mais surtout, des biographies d’animateurs hommes et femmes. De Jean-Pierre Foucault à Casimir en passant par Loana, tout le monde y passe. Le ton est ironique, provocateur et un brin moqueur mais jamais méchant. J’ai voulu ce livre drôle avant tout. Il a été écrit pour amuser le téléspectateur qui, nous en avons tous conscience, regarde son petit écran au second degré. Avec ce dictionnaire, j’ai également voulu désacraliser l’univers de la télévision, y mettre un peu de légèreté. Lorsque l’on travaille dans ce milieu, il me semble indispensable de savoir faire preuve d’autodérision. Mais je le dis et le répète, ce dictionnaire est absolument malhonnête !
C. B. : J’étais à 10 000 lieux de penser que mes écrits étaient susceptibles de blesser Cécile de Ménibus ou qui que ce soit d’autre. Je ne fais aucune révélation sur la vie privée, il n’y a rien de méchant dans cet ouvrage. Pour preuve, j’ai eu des retours positifs de Sandrine Quétier, Karine Ferri, Jérémy Michalak, Bruce Toussaint ou encore Jean-Marc Morandini. Par ailleurs, lorsque l’on est un personnage public, on sait que l’on prête le flanc à la critique, aux attaques ou aux moqueries.
J’apprécie Nikos Aliagas, ce qui ne m’a pas empêché d’écrire qu’il « est considéré comme l’animateur le plus poilu d’Europe ». J’ai un côté sale gosse, chacun de mes mots est donc à prendre avec humour. C’est dans la lignée de ma chronique people dans « 50 Minutes Inside » dans laquelle je ne me prends absolument pas au sérieux. Et, d’une manière générale, je pense qu’il ne faut pas se prendre trop au sérieux. Nous, les animateurs de télévision, sommes très privilégiés de faire un métier que nous aimons et qui nous permet de vivre aisément. Je suis dans le milieu depuis 12 ans et je suis conscient de ma chance.
C. B. : S’agissant de télévision, je suis un très bon client et je regarde de nombreux programmes aux antipodes les uns des autres. Je suis un grand fan de « Koh-Lanta » ou de « Qui veut épouser mon fils ? » mais j’aime également « Ce soir ou jamais », une émission soporifique au possible !
Concernant les animateurs, je suis un enfant de « Ciel mon mardi ». J’admire Christophe Dechavanne qui est le premier animateur à s’être exprimé à la télévision comme il le ferait dans la vie. Nikos Aliagas est, quant à lui, un très bon exemple de quelqu’un ayant réussi le grand écart de présenter des émissions de divertissement comme la Star Academy tout en gardant un pied dans le journalisme avec ses interviews matinales sur Europe 1. Je ne peux pas ne pas parler de Laurent Ruquier. Cet hyperactif a toujours le cerveau en éveil et est toujours prêt à sortir une blague. C’est un réel plaisir de travailler et d’apprendre à son contact. J’apprécie également Valérie Damidot et je respecte énormément Laurence Boccolini. D’ailleurs, je conclus sa minibiographie en avouant que « je la kiffe, j’ai le droit, non ? ».
C. B. : Il n’y aura pas de nouveau dictionnaire car celui-ci ma demandé énormément de temps. Pour l’instant, je continue mes chroniques hebdomadaires dans « 50 Minutes Inside » et j’ai désormais ma propre émission sur NT1, « En mode Gossip », qui fonctionne très bien. Nous avons réussi à fidéliser le public, c’est donc une première étape de franchie.
Par ailleurs, je devrais présenter, dès janvier, « Love Song » une nouvelle émission, diffusée sur NT1 également. Il s’agira d’un mix entre « Tournez manège » et le concept américain « The Choice ». C’est un jeu de dating qu’il faudra, là encore, prendre au second, troisième voire dixième degré. Des prétendants interprèteront une chanson de leur choix pour séduire un ou une célibataire en quête du grand amour. Sans jamais les avoir vus, ce ou cette dernière devra ensuite choisir celui ou celle qui l'aura le plus touché(e) à travers sa musique.
Voir le clash entre Christophe Beaugrand et Cécile de Ménibus sur le plateau de « Morandini ! »
Crédit photo : TF1/Jean-Marc Sureau
Sophie Jovillard : « J'ai toujours rêvé de travailler sur France 5 »
Ariane Massenet : « Dans C'est de famille, les célébrités ne peuvent pas mentir »
Arianna Huffington : « L'échec n'est pas l'opposé du succès »
Aïda Touihri : « Le journalisme n'était pas une vocation »