Les enseignants qui exercent dans des zones difficiles relevant du dispositif Eclair (Ecoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) toucheront pour la première fois en juin une prime au mérite incitative, selon l’édition du Parisien parue aujourd’hui. On compte 2100 écoles et 325 collèges et lycées dits Eclair. C’est Luc Chatel, ministre de l’Education nationale, qui a rappelé mardi à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris la mise en place de deux primes. Outre une prime fixe de 1156 euros (ce que touchent déjà les enseignants des zones prioritaires d’éducation ou ZEP), une prime modulable pourra être versée dès le mois de juin aux enseignants Eclair, sur proposition de l’inspecteur d’académie ou du chef d’établissement, en fonction « de la participation et de l’engagement » des enseignants, selon les mots du ministre. Cette indemnité annuelle a pour objectif d’attirer les professeurs dans les zones difficiles, « où on a besoin d’enseignants qui ont envie de relever un challenge », comme l’explique le cabinet du ministère au Parisien.
Cette prime modulable, qui pourra aller jusqu’à 2400 euros, est contestée par le Snes, syndicat majoritaire dans le second degré. « Ca n’est ni plus ni moins qu’une prime au mérite », décrète Guillaume Delmas, secrétaire national du syndicat en question. Il y voit « une autre manière de tenir les enseignants, de leur mettre la pression ». Dans un souci d’autonomie accrue des chefs d’établissement, le ministère a modifié le mode de recrutement des enseignants Eclair. Dès la rentrée prochaine, ceux-ci pourront envoyer directement leur CV, leur lettre de motivation, et leur dernier rapport d’inspection aux chefs d’établissement sans que leur candidature soit soumise à une commission paritaire où siègent les syndicats, comme c’est le cas actuellement. Guillaume Delmas dénonce « un mode de recrutement sur le mode du privé », et qui « casse les droits statutaires qui étaient garants d’équité ». De son côté, le ministère se défend de mettre en place un mouvement « à deux vitesses » et met en avant « une marge d’autonomie pour répondre aux difficultés des élèves ».
Elodie Vergelati
(Source : Le Parisien)
Crédit photo : Stockbyte
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