Catherine Barbaroux : De la notoriété, de la notoriété et encore de la notoriété ! Cette semaine représente pour nous la capacité d’aller à la rencontre des personnes qui ont besoin de nous. Nos clients potentiels n’ont pas recours aux crédits classiques : ce sont des exclus du marché du travail, des personnes qui tentent de se réinsérer dans la société, parfois des personnes de langue étrangère… ils n’ont pas accès à nous, alors nous allons à leur rencontre cette semaine lors de permanences dans 250 sites chez nos partenaires (par exemple Pôle emploi).
C.B. : Oui, nous organisons un colloque « inversé » à Paris à Sciences Po le 8 février où nous attendons 500 personnes. Pourquoi un colloque « inversé » ? En fait, les conférenciers seront les microcréateurs et dans le public on trouvera des experts, des politiques, des associations, des journalistes… L’objectif sera de raconter différents parcours, trouver des pistes d’amélioration et mener un débat pour préparer un Livre Blanc à remettre aux candidats à la présidentielle. L’ensemble du projet est consultable sur le blog Adie.
C.B. : C’est un peu tôt pour le dire mais il me semble qu’il y a une prise de conscience que le salariat n’est pas la seule voie de retour à l’emploi. Le travail indépendant est moins ressenti comme un parcours risqué et plus considéré comme une étape d’insertion. Les mentalités à gauche comme à droite ont évolué sur ce point. Mais on manque toujours de fonds pour les prêts d’honneur, les primes et on ne prend pas assez en compte dans la formation les accompagnements à la création d’entreprise.
C.B. : 12 261 microcrédits ont été accordés en 2011, pour 10 039 entreprises créées (certains prêts ont permis de développer certaines entreprises déjà créées). Chaque entreprise crée 1,4 emploi. Le nombre d’entrepreneurs financés a légèrement progressé par rapport à 2010, ce qui est conforme à nos objectifs. De plus, le taux d’impayés (incidents de paiement) est historiquement bas, sous les 9%. Quant au montant moyen des prêts, il atteint 30 000 euros sur 18 mois.
C.B. : Il faut être plus prudent, mieux préparer les projets, et bien étudier les concepts. La crise conduit à des situations positives, notamment des créations d’entreprise autour du développement durable. L’innovation est favorisée par des jeunes bien formés qui ont du mal à entrer sur le marché du travail et qui se lancent par conséquent dans la création d’entreprise. Nous comptons aussi beaucoup de projets de femmes : 40% des entreprises que nous finançons sont créées par des femmes alors que la moyenne nationale est à 29%. Beaucoup de femmes des banlieues se lancent, par exemple sur des projets d’import/export de tissus, d’aide à la personne, d’esthétique…
Crédit photo : Cécile Durban
Le microcrédit sur internet a de l’avenir en France !
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