Différences de salaires et de déroulement de carrière par rapport à leurs collègues hétérosexuels, absence de droits sociaux et familiaux, les discriminations dues à l’orientation sexuelle perdurent. Et les homosexuels sont toujours 65% à cacher leur orientation au sein de leur entreprise. Peur des représailles et des moqueries, peur du plafond de verre auquel sont confrontés nombre d’entre eux après avoir fait leur coming out, les motifs de ce silence sont connus. Le Défenseur des droits, qui a succédé à la Halde dans la lutte contre les discriminations, a décidé de réagir cette année en inscrivant le sujet dans ses priorités pour 2012. Un questionnaire sera notamment envoyé aux entreprises pour les inviter à réfléchir sur leurs propres comportements et pratiques. Car l’orientation sexuelle reste aujourd’hui le parent pauvre des politiques « diversité » en entreprise alors que 1,8 million de salarié(e)s sont concerné(e)s et que la discrimination sur le critère de l’orientation est aussi un délit qui doit être combattu avec les mêmes moyens que ceux qui sont mis en œuvre concernant le handicap ou les minorités visibles. Les entreprises courent non seulement un risque juridique, mais aussi un risque d’image et un risque économique. Ne pas refléter la diversité sociale est contre-performant pour les salariés, pour les clients et de manière plus générale, pour toutes les parties prenantes de l’entreprise.
Plusieurs grands groupes l’ont bien compris et ont ouvert une brèche en l’absence de toute réglementation sur le sujet. C’est le cas de SFR, qui a annoncé mi-février l’octroi d’un congé parental de 11 jours pour les couples homosexuels ayant eu un enfant. SFR rejoint ainsi le club encore très fermé des entreprises et collectivités « inclusives », à l’image de Sanofi, Le Club des créateurs de beauté, Monoprix, la ville de Lyon, Orange, IBM, Vinci Autoroutes, Randstadt ou encore l’Hôtel Méridien de Nice. Impulsé par un membre du collectif CGT de lutte contre les discriminations LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), la direction de l’hôtel octroie, depuis le 1er février, les mêmes droits aux salariés LGBT que ceux accordés aux autres salariés : congé de parentalité, congé pour enfant malade, congé en vue de l’adoption d’un enfant à l’étranger, congé parental d’éducation etc. Des entreprises qui ont compris que ces décisions relèvent du bien-être au travail, de leur responsabilité sociale et de leur image. Mais aussi de leur performance économique.
La responsabilité sociale des entreprises a enfin sa norme !
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