25 % des jeunes actifs sont au chômage. Et dans les quartiers populaires ce chiffre explose : 1 jeune sur 3 est concerné. Pourtant il existe bien des postes à pourvoir. Quels sont les freins ? Pourquoi entreprises et candidats ne se rencontrent-ils pas ? Plusieurs raisons expliquent ce décalage : la méconnaissance réciproque de l’entreprise et de l’univers des jeunes, l’inadéquation des formations aux besoins ou encore le manque de démarches « diversité ». Lors d’une conférence, organisée par Terrafemina, l'Agence pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (l'Acsé) a pointé ces sujets majeurs. Salima Saa, Présidente du conseil d’administration de l’Acsé a annoncé le lancement de l’enquête « les difficultés de recrutement des habitants des quartiers prioritaires », afin d’identifier les blocages et proposer des solutions concrètes. Une étude d’envergure qui combine une enquête documentaire sur une meilleure connaissance des jeunes des quartiers prioritaires et une enquête de terrain sur deux bassins d’emploi de l’Ile-de-France.
Lors de cette conférence, Salima Saa a également présenté le récent « l’Acsé : club entreprises en action ». Objectif : favoriser les bonnes pratiques pour l’emploi et montrer les actions concrètes des entreprises. « Nous avons la connaissance du terrain et les entreprises des postes à pourvoir, nous allons unir nos forces », a-t-elle déclaré, « la finalité étant bien sûr la baisse du chômage ». Si Coca-Cola entreprise a été la première entreprise à rejoindre le Club, GDF Suez, Axa, Casino ont rejoint avec entrain le mouvement. La vocation de ce club, adossé au conseil d’administration de l’Acsé, est de peser dans les politiques publiques en faveur de l’emploi.
Accompagner les talents de demain
D’autres acteurs œuvrant pour le recrutement des jeunes des quartiers prioritaires étaient invités au débat. Ainsi, Mozaik RH a accompagné en 2011 1500 jeunes. L’association met en relation les jeunes diplômés et les entreprises. Et ça marche : « 1 euro investi dans Mozaik RH rapporte 5.8 euros à l’entreprise », répond Estelle Barthélemy, la directrice de l’association, lorsqu’on lui demande quel est le retour sur investissement. « Mais il y a encore des entreprises qui sont dans le déni, ajoute-t-elle. L’objectif aujourd’hui est de toucher les TPE-PME ». L’association de Bastien le Coz agit plus en amont. « Un stage et après » permet aux élèves de 3e de vivre leur stage de découverte en entreprise comme une étape constructive pour leur orientation professionnelle mais également pour leur scolarité. « On sème une lueur d’intérêt et ils ont envie d’en savoir plus », explique le fondateur de l’association. C’est en effet très positif de mettre en relation les jeunes et les entreprises le plus tôt possible. Celles-ci ne peuvent plus se priver du vivier de talents que représentent les moins de 30 ans et particulièrement ceux des quartiers prioritaires.
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