De chargée des réceptions au service presse et protocole de la direction commerciale et marketing, Fabienne Marton est soudainement renvoyée à son retour de vacances en 2009 à son ancien poste d’hôtesse d’accueil à l’Opéra de Paris. Insultée par son DRH pendant plusieurs jours, la salariée tombe en dépression, perd 15 kg et se met en arrêt maladie pendant près de neuf mois. Durant cette période, elle revient pendant deux jours à son ancien poste à l’accueil accompagnée d’un membre des comités d'hygiène, de sécurité et de conditions de travail (CHSCT) qui assure « le flou du positionnement et l'inconsistance du contenu de ce poste ». En février 2010, elle demande expressément à récupérer son poste de chargée des réceptions. À la place, elle passe dix jours « sans bureau ni fonction » avant que l’Opéra ne la charge du développement des visites du Palais Garnier, un poste équivalent à son niveau hiérarchique selon eux, qu’elle finit par accepter. Excédée, elle saisit alors le Conseil des prud’hommes pour harcèlement moral.
Le 25 avril dernier, les prud’hommes rendent leur décision : le comportement de l’Opéra de Paris est « de nature à porter atteinte à la dignité de l'employée ». Il doit verser à la plaignante Fabienne Marton, 20 000 euros de dommages et intérêts au lieu des 52 000 qu’elle réclamait. L’établissement refuse de commenter cette affaire mais a d’ores et déjà fait appel de la décision, lui qui considère qu’il n’y a eu qu’un « changement de service sans modification des fonctions », « avec un changement minime des conditions de travail ». Les représentants des syndicats espèrent que le cas Fabienne Marton va faire jurisprudence et permettre à d’autres salariés de dénoncer le harcèlement moral au sein de l’Opéra de Paris. Une dérive déjà pointée du doigt par un rapport du cabinet d'expertise Socialconseil en 2002 et par le député-maire socialiste du XIe arrondissement de Paris, Patrick Bloche, devant l’Assemblée nationale en 2005.
Laure Gamaury
(Source : lexpress.fr)
Crédit photo : Hemera
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