Éric Heyer : L’avantage, c’est la durée du contrat ! Ils n’ont pas du tout la même vocation. Là où le traitement social du chômage se limite à maintenir des personnes dans l’emploi pour une durée de 8 mois, les emplois d’avenir sont des contrats de 3 ans. En s’inscrivant dans la durée, ils permettent de qualifier des personnes qui jusque-là avaient échoué dans des formations, et qui pourront être embauchées dans le privé à l’issue des 3 ans. Si le gouvernement détermine bien les emplois d’avenir, c’est une excellente idée !
É. H. : Il faut absolument former ces jeunes à des métiers où l’on manque de main-d’œuvre actuellement ou pour lesquels ce sera le cas dans trois ans. Je pense particulièrement à toutes les professions liées à l’économie verte. Prenons l’exemple des bilans énergétiques à l’achat d’un bien : les particuliers ont des difficultés à trouver ce genre de service. Mais par ailleurs, c’est une formation qui coûte cher et qu’un chômeur ne pourra pas se payer. C’est ce genre de secteur qu’il faudra viser...
É. H. : Oui, bien sûr. C’est la différence avec les emplois jeunes de Jospin, qui étaient ouverts à tous jusque 30 ans, et avec un niveau de qualification pouvant aller jusqu’à bac + 5. Il n’y a que 150 000 emplois d’avenir, c’est très peu, on ne peut donc pas se permettre de ne pas cibler. Chaque année en France, il y a 150 000 jeunes non qualifiés de plus au chômage. Ces contrats d’avenir ne permettront donc même pas de combler ce chiffre ! D’autant qu’il ne faut pas oublier que l’on vieillit au chômage. Et que beaucoup de non qualifiés ont ainsi franchi la barre des 26 ans. Au total, sur les 900 000 chômeurs de longue durée en France (plus de 3 ans), on estime qu’il y a environ 80 % de jeunes. C’est un problème énorme, la réponse est bonne mais pas suffisante…
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