La parité à l’échelle européenne subit un camouflet violent. Un mouvement de fronde s’est formé au sein des pays de l’Union pour s’opposer au projet de loi de Viviane Reding. La commissaire européenne à la Justice a présenté le 4 septembre un texte visant à imposer des quotas de femmes dans les conseils d’administration des sociétés européennes cotées. Ce projet, qui va pourtant dans le sens de textes adoptés dans plusieurs pays ces dernières années, - dont la loi Copé-Zimmermann votée notamment par la France en 2011 - risque bien de ne jamais voir le jour étant donné le blocage des neufs réfractaires, emmenés par le Royaume-Uni.
Ainsi les Pays-Bas, la Bulgarie, la Lettonie, l’Estonie, la Lituanie, la République tchèque, la Hongrie et Malte ont signé avec le Royaume-Uni ce lundi une lettre de refus adressée à la Commission européenne. L'Allemagne, de son côté, a fait savoir par deux de ses ministres, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, ministre de la Justice, et Kristina Schröder, ministre de la Famille, qu’elle se ralliait à l’opinion des neuf. Le projet de Viviane Reding proposait d’imposer 40% de femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises pour 2020. Les motifs du blocage ? Les pays ligués veulent œuvrer pour la parité mais refusent d’accepter que des mesures aussi contraignantes soient prises au niveau européen.
Pourtant, depuis 2011, Viviane Reding tâche d’encourager la parité avec des méthodes douces, sans grand succès. Les dirigeants des grandes entreprises ont été invités à signer une déclaration d’engagement volontaire pour atteindre 30% de femmes dans les conseils d’administration pour 2015, et 40% pour 2020. Mais le pourcentage de femmes dans les CA est resté très faible malgré les efforts. Seuls 14% des administrateurs des sociétés cotées sont des femmes au sein de l’UE. Grâce à la loi Copé-Zimmermann imposant des quotas, la France, censée atteindre les 40% pour 2016, compte déjà 22% de femmes administratrices.
Crédit photo : Hemera
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