Les femmes aiment le secteur numérique, et elles y sont de plus en plus nombreuses. Problème : les spécialités sciences et technologie, comme l’option informatique des formations en école, manquent cruellement de femmes. Interrogée par l’Express, Claudine Shmuck, directrice du cabinet Global Contact et auteure d’une étude sur le sujet, explique ce constat par le fait que les modes de pensée sont difficiles à changer. « Le numérique souffre encore d'une image de "monde de geeks" », affirme-t-elle.
Le système d’orientation à l’école montre également encore des failles à ce niveau. Mal renseignées, les jeunes filles tendent à s’orienter vers la très honorable formation de kinésithérapeute après leur bac scientifique, quand elles ne choisissent pas « biologie, chimie, des filières bouchées », rappelle la directrice, un indice flagrant de la fracture professionnelle post-bac entre filles et garçons.
Selon AFJV News, 55 000 filles entrent pourtant dans les filières numériques. Elles y finissent doctorantes pour la moitié, mais se font très rares dans les cursus plus techniques comme les BTS, DUT et écoles d’ingénieurs, qui présentent un foisonnement d’opportunités d’emploi (90% d’embauches). Les femmes représentent ainsi moins de 10% des effectifs dans les options informatiques ou réseaux et télécommunications, contre 40% en filières chimie, agro-alimentaire et biologie.
Salima Bahia
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