À l’invitation du mouvement patronal Ethic, Ségolène Royal est venue, mercredi, écouter et recueillir les doléances de chefs de petites et moyennes entreprises dans le cadre d’une rencontre organisée à Paris. « Je suis passionnée par les rencontres avec les chefs d'entreprise », a confié l’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle, qui estime qu'« avec 750 personnes sous [sa] direction au conseil régional de Poitou-Charentes, [elle est] même, [elle] aussi, quelque part, un chef d’entreprise ». Faisant tantôt face à la gravité, à la colère et à l’humour de la centaine d’entrepreneurs présents qui ont dénoncé le poids de la fiscalité, l’instabilité fiscale et environnementale, l’extrême rigidité du marché du travail et le fait que leurs prises de risques ne soient pas encouragées, Ségolène Royal a conquis son auditoire grâce à son ouverture au dialogue.
« Puisque vous aimez les mots en -é, et notamment fraternité, a notamment signalé Denis Jacquet, entrepreneur et président de « Parrainer la croissance » (association dont le but est de montrer l’impact positif des PME sur la société), je vous propose stabilité et simplicité ». La présidente de la région Poitou-Charentes a quant à elle prôné « plus d’agilité pour les PME ». Rappelant son engagement en juin 2011 pour un Small Business Act qui favoriserait les commandes publiques auprès des PME, elle a volontiers admis qu’il y avait « un vrai malaise chez les chefs d'entreprise. Les Français sont ingénieux. Nous devons faire de la France un pays d’entrepreneurs ».
Au terme d’une heure et demie d’échanges parfois musclés, au cours desquels quelques idées fortes ont émergé, les patrons de PME ont, semble-t-il, vu en Ségolène Royal leur nouveau porte-parole. « Vous feriez une excellente médiatrice ou ambassadrice des chefs d’entreprise auprès du gouvernement », lui a d’ailleurs affirmé la présidente de l’association Ethic, Sophie de Menthon. Un premier pas vers une reconversion ?
Crédit photo : Razac
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