François Hollande l’avait qualifié d'« historique ». Mais l’accord sur la sécurisation de l'emploi conclu le 11 janvier dernier, signé par la CFDT, la CFTC et CFE-CGC, divise les organisations syndicales. Et alors que, mercredi, le projet de loi qui transpose cet accord doit être présenté par le gouvernement en Conseil des ministres, la CGT et FO, rejoints par deux autres syndicats, Solidaires et FSU, appellent à manifester ce mardi contre le texte. FO et CGT « main dans la main, c'est en soi un événement », a ainsi relevé Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT. Au total, plus de 170 rassemblements sont prévus en France.
Mais que reprochent-ils au texte ? Cet avant-projet de loi modifie le code du travail, en ouvrant de nouveaux droits aux salariés (et notamment l’encadrement des temps partiels), mais aussi en octroyant aux entreprises davantage de flexibilité. Et c’est là que le bât blesse. En effet, en cas de « graves difficultés conjoncturelles », les entreprises pourront négocier via les « accords de maintien dans l'emploi » une baisse ou une augmentation du temps de travail et de la rémunération des salariés. Et si ceux-ci refusent ces conditions, ils s’exposent alors à un licenciement individuel pour motif économique.
Pour Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, interrogé sur France Info, « cette flexibilité ne va pas créer de l'emploi, mais en détruire plus qu'autre chose ». « Pour nous, il s'agit clairement d'un texte de régression sur les droits des salariés », ajoute pour sa part, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT : « Il va avoir comme conséquences d'accélérer les procédures de licenciements, de les rendre moins coûteuses pour les entreprises ».
Le projet de loi sera en débat à l'Assemblée nationale en procédure d'urgence à partir d'avril, en vue d'une promulgation fin mai.
Égalité professionnelle : au fait, on en est où ?
Top 5 des chiffres désespérants sur l’(in)égalité hommes-femmes
L’égalité professionnelle sera une réalité en… 2085
Haut conseil à l’égalité hommes-femmes : Belkacem monte au créneau