Pascal Girard, 50 ans, conseiller clients chez Orange, papa de Tom 15 ans, Elliot, 14 ans, Charlie, 9 ans, Violette, 2 ans, Lyon.
« Quand j’ai annoncé à mes collègues que j’allais prendre un congé parental après la naissance de Violette, ils ont été très enthousiastes. Beaucoup, des hommes comme des femmes, m’ont dit qu’ils aimeraient vraiment en faire autant. C’est une chance, j’en ai conscience. Pour ma part, rien ne m’en empêchait, c’est un calcul financier totalement assumé. Ma femme travaille, elle est pédiatre, et nous avons décidé de vivre avec moins d’argent, on a mis en veilleuse les vacances par exemple, mais on y arrive. C’est mon quatrième enfant, dont deux d’une première union. Pour ma femme comme pour moi, ce congé parental, c’était plus de sérénité : on ne trouvait pas de mode de garde et ce break dans mon travail m’a fait beaucoup de bien. J’ai pris du recul et puis j’ai simplement pu profiter de mes enfants, car au-delà de Violette, j’étais aussi plus disponible, plus détendu, pour Charlie. Et quand après 7 mois, je suis retourné dans mon entreprise pour des raisons financières, j’y suis allé serein. J’ai pris un temps partiel (70%) et depuis décembre 2012 je suis à nouveau en congé parental pour profiter de mes enfants et de la vie. »
Nicolas Bernard, 32 ans, collaborateur d’élu, papa de Léa, 13 mois, Lille.
« Six mois avant la naissance de Léa, j’ai commencé à m’imposer des horaires différents dans mon travail. J’avais l’habitude de terminer à 21h30 et de travailler le week-end. J’avais donc besoin de savoir si j’allais tenir un nouveau rythme. J’ai supprimé les déjeuners avec des amis pour des rendez-vous de boulot, j’arrivais plus tôt et je partais à 18h30. Mais quand Léa est née, nous n’avions pas de place en crèche, et nous n’avons trouvé une nounou que quatre jours par semaine. Avec Amélie nous avons donc décidé de nous relayer un vendredi sur deux. Pour elle, qui est en profession libérale, il s’agissait de faire cinq jours en quatre. Moi, j’ai décidé de télétravailler ce jour-là. Le vendredi est donc sportif : je travaille pendant les siestes et le soir… Mais cette organisation nous a permis de préserver nos carrières à tous les deux. J’ai eu une promotion et j’estime faire toujours aussi bien mon job ! Certains collègues ne comprennent pas vraiment mon choix, parce que je suis chez moi alors que je ne suis pas malade. Mais non seulement, ça n’a pas eu d’impact sur mon travail, mais surtout je peux prendre le temps de ne rien faire avec Léa. Le reste de la semaine, nos moments à deux sont très "utilitaires" : on prend un bain, on va chez la nounou… Le vendredi on peut prendre le temps d’empiler des cubes ensemble… c’est essentiel. »
Xavier Billaut, 32 ans, chef de produit Chez Bayer, papa d'Arthur et Alexandre, 5 ans, et de Margot, 3 ans, Laventie (Pas-de-Calais).
« Après la naissance de ma fille Margot en février 2010 et après mon congé paternité, ma DRH m’a proposé un accompagnement : j’aurais pu suivre des cours de puériculture, mais avec les jumeaux, j’étais déjà bien entraîné ! J’ai choisi la baby gym. Pendant un an, tous les mercredis matins, nous faisions cette activité avec Margot dans mon village. Plus que le cours en lui-même, j’ai pris le temps de me poser avec elle. Je suis cadre, je ne compte pas mes heures, mais il y avait ce moment dédié à mon enfant chaque semaine. Ça m’a rendu plus zen, plus posé aussi dans mon travail. J’ai besoin de cet équilibre entre ma vie privée et ma vie professionnelle. J’adore ce que je fais, et je n’ai jamais pensé à prendre un congé parental par exemple. Et puis, le week-end, le soir, c’est différent, tout le monde est à la maison, alors que la baby gym, c’était notre moment à tous les deux. Ma femme, elle, était ravie, elle pouvait souffler pendant son congé maternité. Parfois, elle nous a accompagnés aussi. Et simplement, quand, Margot est entrée à la crèche, nous avons décidé d’arrêter. »
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