Être plus en forme pour gagner plus d’argent, c’est l’idée. D’après une enquête de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) publiée mardi 26 mars, un salarié en mauvaise santé percevrait un salaire inférieur de 13,8% à celui d'un collègue en pleine forme.
Les deux tiers des écarts de salaires ne répondent à aucun critère objectif, et sont donc considérés comme de la discrimination. L’état de santé du salarié n’est pas le seul motif à cette différence de rémunération : « les différences de salaire estimées entre les individus en bonne et en mauvaise santé peuvent être décomposées en une "part expliquée" résultant des caractéristiques des individus et de l'emploi qu'ils occupent et une "part inexpliquée" reflétant le niveau de discrimination salariale subi par les individus ayant un état de santé dégradé », explique l’étude.
Les personnes victimes d’affection de longue durée (ALD), du type cancer ou diabète, perçoivent des rémunérations inférieures de 6% à la moyenne, contre 1,2% pour celles en limitations d’activités. Tous les malades ne sont donc pas discriminés de la même façon car « la décomposition des écarts de salaires montre que la "part inexpliquée", attribuable à une discrimination salariale, s’élève à 65 % de l’écart de salaire selon l’état de santé perçu, contre 51 % pour les limitations d’activités et les affections de longue durée ».
Le sexe reste un critère de discrimination bien ancré, puisque « les femmes subissent davantage de discrimination salariale que les hommes, leur niveau de discrimination s'élevant à 82 % de l'écart de salaire, contre 48 % pour les hommes ».
Elodie Cohen Solal
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