« Tout d’abord, il faut rappeler que le travail du dimanche tel que nous le défendons est bien évidemment sur la base du volontariat. Chaque année, pour ma part, je signe une feuille dans laquelle j’indique être volontaire. J’ai choisis de l’être deux dimanches par mois. Cette journée est majorée et j’ai ensuite deux jours de repos dans la semaine comme tout le monde. Et ces jours travaillés représentent tout de même près de 17% de ce que je déclare aux impôts ! En plus, je suis maman de deux enfants. Le mardi, je peux être avec ma fille et c’est une journée de crèche en moins pour elle. Le week-end, mes enfants sont toujours avec un de leurs parents et en semaine les journées d’école sont moins importantes. Enfin, encore une fois, il s’agit là d’un choix 100% volontaire : les salariés qui souhaitent garder un rythme classique ne subissent aucune discrimination, y compris à l’embauche. Mais force est de constater que nous avons plus de demandes que d’offres pour le travail du dimanche…
Ensuite, il faut rappeler qu’il s’agit d’un tiercé gagnant : les employés sont volontaires, la direction nous soutient et les clients sont demandeurs. Nous avons obtenu près de 200 000 signatures depuis fin décembre de la part de ces derniers ! Mais, il faut le rappeler, notre demande ne concerne que la région parisienne. Il ne s’agit pas de faire travailler tout le monde dans des régions où cela n’est pas nécessaire. Mais, nos clients nous le disent, le rythme de vie en Ile de France ne leur laisse que le dimanche pour venir en magasin. Si l’on ferme, ils feront leurs achat autrement : en ligne notamment.
Enfin, tous les salariés sont impactés par le travail du dimanche : nous réalisons 20% de notre chiffre d’affaires ce jour-là, sur lequel est calculée notre prime semestrielle. L’emploi des étudiants embauchés en extras peut l’être aussi : il est plus difficile pour eux de travailler en semaine, et leur salaire dans ce cas est aussi plus bas.
Ce que nous demandons donc, est d’avoir le droit d’être rattaché à un décret qui autorise les jardineries et les magasins d’ameublement à ouvrir… »
« Nous sommes pour le repos dominical. C’est un droit pour les travailleurs d’avoir un jour commun de repos commun hebdomadaire : il est inscrit dans la convention 106 de l'Organisation internationale de travail que la France a ratifié ! Le risque pour le salarié ? Être désocialisé : la société est organisée autour des besoins humains physiologiques et sociétaux. Remettre en cause ce temps de repos, c’est considérer que seul le monde du travail existe. Or la loi doit défendre ce pré-carré de liberté. Par ailleurs, pour nous, l’ouverture du travail le dimanche pose deux problèmes.
D’abord, celui de son impact sur la masse salariale. Les majorations du dimanche ne feront que diminuer le budget prévu en début d’année pour les augmentations. C’est donc tous les salariés qui en pâtiront, d’autant qu’il faut y ajouter les coûts de l’ouverture d’un magasin, qui seront supportés par l’ensemble des employés même si ceux-ci ne travaillent pas le dimanche. Quant aux embauches supplémentaires pour ce jour travaillé, il ne s’agit que d’emplois précaires, de temps partiels, payés au SMIC ! Alors qu’en concentrant l’activité sur la semaine, l’on favorise les temps plein. Enfin, l’argument du chiffre d’affaires ne tient pas. Un client qui a 50 euros aura toujours autant de pouvoir d’achat le dimanche. Celui-ci n’augmente pas en fonction du jour de la semaine. Ce qui explique l’affluence du dimanche n’est pas un besoin, mais bien les promotions qui sont faites ce jour-là ! Si tout le monde ferme, il n’y aura plus de problèmes et les soldes se feront un autre jour. En plus, cela coûtera moins cher aux entreprises qui payent des frais généraux supplémentaires. Car, l’ouverture du dimanche tue la concurrence. Les petits magasins qui n’auront pas les moyens de supporter ces coûts fermeront ! Nous défendons donc aussi l’emploi des petites entreprises et des grossistes.
Mais ce n’est pas tout, le travail du dimanche posent un problème plus large : si on le généralise à plus d’entreprises, on le banalise. Il ne devient donc plus extraordinaire et ne sera donc plus rémunéré comme tel. Il suffit de regarder les métiers de la santé aujourd’hui, les services à la personne ou les zones touristiques, le travail n’y est plus majoré ! »
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