Quoi de mieux qu'un petit mensonge pour décrocher le job idéal ? C'est ce que pense un candidat sur quatre lorsqu'il adresse son CV à une entreprise pour trouver un emploi, d'après une étude réalisée par la société Verifdiploma. 26% des postulants à un job n'hésiteraient pas en effet à tricher sur leurs diplômes afin d'augmenter leurs chances de décrocher l'emploi idéal. Mais, si bidonner son CV est monnaie courante en France, cette pratique s'avère très risquée pour le candidat si le pot aux roses vient à être découvert. Ce qui n'empêche cependant pas les postulants à un emploi de trafiquer allègrement leur formation, leur parcours professionnel, mais aussi leurs compétences. Interrogés par Le Figaro, Florian Mantione, qui dirige l'institut Florian Mantione, et Jacques Froissant, fondateur d'un cabinet de recrutement, ont répertorié les mensonges que l'on trouve le plus souvent sur les CV.
C'est le mensonge le plus récurrent dans les CV français. Si certains candidats se contentent de maquiller une formation courte dans une grande école en véritable diplôme, ou un DEUG en Master, d'autres vont encore plus loin. Ainsi, certains n'hésitent pas à s'inventer des diplômes dans des établissements où ils n'ont pourtant jamais mis les pieds. Pourtant, traficoter ses diplômes pour les rendre plus prestigieux peut s'avérer périlleux pour les candidats si la supercherie vient à être découverte. Les entreprises font d'ailleurs de plus en plus appel à des sociétés comme Verifdiploma qui permettent aux recruteurs de vérifier, moyennant une centaine d'euros, l'authenticité d'un diplôme.
Plus grave encore : s'inventer des années d'expérience pour se distinguer de la concurrence et apparaître aux yeux du recruteur comme le candidat au profil idéal. Des postulants à un job ont ainsi régulièrement la mémoire qui flanche et rallongent sans vergogne de quelques mois ou de quelques années leur passage dans des entreprises. D'autres vont plus loin, en inventant de toute pièce des postes à responsabilité sur leur CV. On se souvient, notamment, de Jean-Philippe Gaillard qui, au moyen de faux diplômes et d'expériences bidonnées, avait pendant deux mois dirigé l'aéroport de Limoges, avant d'être démasquer et d'écoper de deux ans de prison ferme.
Les affabulations ne se trouvent pas uniquement sur nos CV… Les lettres de motivation en regorgent aussi. Selon Le Figaro, nombreux sont les candidats qui exagèrent leur envie de décrocher un poste. Pour Florian Mantione pourtant, « feindre de vouloir un poste est l'un des mensonges les plus graves qui soit. » Cela conduit les entreprises à embaucher des candidats peu motivés, qui font leur job sans épanouissement professionnel, et qui n'hésitent pas à démissionner dès qu'une meilleure opportunité s'offre à eux. Recommence alors pour l'entreprise le long processus de recrutement.
Plus original mais pas si surprenant : la rubrique « centres d'intérêt » des CV joue elle aussi allègrement avec la vérité. Certains candidats se servent en effet de cette catégorie pour feindre des centres d'intérêt communs avec le recruteur. Grâce aux réseaux sociaux, c'est désormais un jeu d'enfants pour un candidat d'enquêter sur les hobbies d'un patron potentiel et ainsi jouer sur une factice proximité avec lui. Un pari risqué, si durant l'entretien d'embauche celui-ci en vient à s'intéresser soudainement à votre fausse passion pour l'art contemporain ou le cinéma asiatique.
Les petits mensonges des candidats concernent aussi leur âge ou leur situation maritale. Pour optimiser leurs chances d'être recrutés, certains candidats revisitent ainsi totalement leur situation personnelle. Prétendre être une célibataire de trente ans sans enfant est davantage attrayant pour certains recruteurs, qu'être mariée avec des enfants. Enfin, dernier mensonge très fréquent : l'adresse. De nombreux candidats préfèrent en effet affirmer résider dans les arrondissements chics de Paris plutôt qu'en banlieue pour décrocher un emploi.