Les femmes anglaises manqueraient-elles d'ambition, ou bien sont-elles découragées par la place prépondérante qu'occupent les hommes aux postes clés ? Depuis l'an dernier, selon l'indice FTSE 100 qui recense les 100 entreprises les mieux cotées à la bourse anglaise, le nombre de femmes chefs d'entreprise a chuté, rapporte The Guardian. Aujourd'hui, seules trois femmes sont à la tête de grandes entreprises cotées de Londres. C'est pour contrer ce déficit flagrant que la ministre anglaise des Femmes et de l'Égalité Maria Miller a décidé qu'un guide d'éducation destiné aux parents de jeunes filles serait bientôt distribué. Elle espère ainsi élargir les choix de carrière des jeunes femmes et booster leur ambition avant même qu'elles n'entrent dans la vie active.
Le manque d'ambition des jeunes filles est en effet pris très au sérieux par le gouvernement anglais. Celui-ci s'appuie notamment sur les recommandation du Women's Business Council (WBC) qui avait l'an dernier établi un rapport et un plan de déploiement pour contrer la diminution du nombre de femmes à la tête des entreprises et améliorer la place des femmes dans la croissance économique du pays. Dans un nouveau rapport rendu public mardi 4 juin, le WBC renouvelle son expertise en affirmant que favoriser l'égalisation de la proportion d'hommes et de femmes aux postes à responsabilité permettrait d'augmenter la croissance économique de 0,5% en un an et d'accroître le PIB de 10% d'ici 2030.
Le WBC va même plus loin : si l'équilibre entre les hommes et les femmes en place à des postes de direction est atteint, l'objectif de plus de 1 million de femmes entrepreneurs pourrait rapidement être atteint.
Afin d'« élargir les aspirations des filles et leur choix de carrière avant leur entrée dans la vie professionnelle», le gouvernement a ainsi décidé de lancer un projet qui suit les recommandations du WBC afin de maximiser l'impact des femmes sur leur lieu de travail. Chapeauté par la ministre des Femmes et de l'Égalité et secrétaire à la Culture Maria Miller, le projet prévoit notamment que des femmes d'affaires viennent visiter des écoles pour conseiller les jeunes filles et guider leur projet professionnel. Il est également prévu qu'un guide d'éducation soit distribué aux parents. Le gouvernement espère ainsi mieux armer les parents face aux préoccupations professionnelles de leurs enfants et leur livrer les clés pour les orienter au mieux dans leur choix de carrière futur. Interrogée par l'hebdomadaire britannique The Observer, Maria Miller a commenté : « Les parents sont essentiels pour aider leurs filles à faire ces choix, et nous savons que beaucoup de parents veulent aider mais sans trop savoir comment. Cette campagne donnera aux parents les connaissances et la confiance dont ils ont besoin pour s'assurer que leurs filles feront les choix qui les aideront à réaliser leurs ambitions. »
Le gouvernement espère ainsi atteindre, d'ici à 2015, un taux de représentation féminine de 25% dans les conseils d'administration des entreprises de l'indice FTSE 100.