Les négociations ont été tendues. Mais après cinq mois de pourparlers, trois syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC) et patronat sont tombés d'accord. 20 000 intérimaires (sur les 2 millions français) aux profils très recherchés, pourront d'ici trois ans signer un contrat à durée indéterminée (CDI) avec les agences qui les emploient. Celles-ci échapperont ainsi au renchérissement des cotisations chômage sur certains contrats courts, entré en vigueur au 1er juillet.
Mais le texte vise aussi à améliorer la durée d'emploi des intérimaires, actuellement en moyenne d'1,7 semaine. Les agences d'intérim s'engageront ainsi à faire travailler 40 heures supplémentaires par an, les 80 000 salariés qui travaillent 800 heures sur l'année, pour un coût estimé de 60 à 70 millions d'euros. Pour la CFDT, signataire de l'accord, « les objectifs de sécurisation sont remplis ». Et alors que le secteur a perdu plus de 200 000 emplois depuis 2007, il s'agit, pour le syndicat, d'un « aboutissement dans une période difficile pour l'emploi ». Pour la CFTC cet accord est « recevable ».
FO et la CGT ont, eux, refusé de signer cet accord, soulignant que « l'enjeu financier est largement favorable » aux agences d'intérim. Pour la CGT, c'est un « marché de dupes », qui ne fait rien pour « les intérimaires totalement précarisés ». Pour FO, cet accord propose un CDI « au rabais » et « précaire ». L'accord fera l'objet d'un arrêté du ministère du Travail avant d'entrer en application. Ce dernier jugera si le Code du travail doit être modifié en conséquence.
Des crèches d'urgence pour les intérimaires testées en Bretagne
Contrats précaires : l'Etat, champion de France des CDD
Moins d'un chômeur sur deux a retrouvé un emploi après avoir suivi une formation