Les effets néfastes des brimades et des intimidations que l'on a subies à l'école ne s'arrêtent pas aux portes de l'adolescence, rapporte Time Magazine. Selon une étude de l'Université de Warwick (Angleterre) et du centre de recherche médicale de l'Université de Duke (Caroline du Nord) parue dans la revue Psychological Science, les séquelles du harcèlement scolaire peuvent s'étendre jusqu'à l'âge adulte et avoir des répercussions dans la vie quotidienne et la vie professionnelle de la victime.
Les chercheurs ont constaté des taux plus élevés d'anxiété et de panique chez les adultes qui ont, durant leur enfance, été victimes de harcèlement scolaire. Dans les cas les plus graves, certaines anciennes victimes sont sujettes à des troubles du comportement et ont une santé mentale fragile, rendant difficiles pour elles la mise en place de relations sociales normales et la recherche d'un emploi.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs des universités de Warwick et de Duke ont interrogé à plusieurs reprises 1 420 enfants âgés de 9 à 16 ans se disant victimes de « bullying », c'est-à dire de harcèlement, ou se livrant à des comportements intimidants envers d'autres enfants, ou les deux. Lorsqu'ils ont été âgés de 24 à 26 ans, les chercheurs se sont livrés à une étude psychiatrique, cherchant notamment à savoir s'ils étaient sujets à des comportements risqués ou illégaux, et ont mesuré l'état de leurs relations sociales.
Les chercheurs ont constaté que les personnes ayant été victimes de harcèlement scolaire étaient deux fois moins susceptibles d'occuper un emploi et avaient pour la plupart des difficultés à maintenir des relations sociales stables par rapport à ceux qui n'avaient jamais été malmenés enfants. Les sujets de l'étude victimes d'intimidation ont notamment déclaré avoir du mal à conserver des amis sur le long terme et à rester en contact avec leurs parents.
Le harcèlement dont on est victime à l'école a aussi des répercussions sur notre carrière professionnelle. Les participants ayant été maltraités par leurs camarades ont admis avoir des difficultés à trouver du travail et à garder leur emploi longtemps.
« Être victime de harcèlement est très traumatisant et peut laisser des cicatrices émotionnelles pour le reste de sa vie, estime le psychologue Guy Winch. Par conséquent, certaines personnes, quoi qu'elles fassent, vont toujours avoir moins confiance en elles que les autres, ratant ainsi des opportunités. »
Aussi, explique le psychologue, « chercher le soutien émotionnel de sa famille et de ses proches » est primordial pour éviter que le harcèlement scolaire ne devienne le problème de toute une vie. « Il faut se rappeler, que, malgré ce que l'on subit à l'école, il y a toujours des personnes pour nous aimer et nous accepter tels que nous sommes. »
Violence scolaire : "il faut traiter le mal à la racine"
Harcèlement sexuel au travail : comment réagir quand on en est victime ?
Harcèlement au travail : les pères attentionnés en sont les premières victimes
Harcèlement scolaire : petites violences et lourdes conséquences