Pas toujours simple de garder son calme lorsque l'on attend d'être reçu pour un entretien d'embauche. Entre le difficile exercice de présentation et l'appréhension des questions pièges posées par le recruteur, l'entretien peut vite devenir le cauchemar du candidat stressé.
Pas de quoi (trop) s'inquiéter toutefois : d'après les chercheurs du Massachussets Institute of Technology (MIT), le stress pourrait avoir un impact positif sur l'issue de l'entretien. Selon ces derniers, avoir le cœur qui bat la chamade et les mains moites au début d'un entretien d'embauche ou avant de demander augmentation de salaire amplifierait notre pouvoir de négociation et donc notre capacité à nous « vendre » auprès de notre interlocuteur.
Selon le Dr Ashley Brown, auteure de l'étude, être stressé ou excité avant un entretien n'est pas forcément préjudiciable. Au contraire : les mains moites ou la transpiration sont autant de signes d'emballement qui prouveraient à la personne qui vous reçoit que vous aimez les défis et que vous avez la capacité d'améliorer vos compétences. Toutefois, nuance-t-elle : « L'effet du stress sur l'entretien dépend par la suite de votre capacité ou non à négocier pour obtenir le poste ou l'augmentation de salaire. »
Pour mesurer les effets du stress sur nos capacités de négociation, les scientifiques du MIT ont élaboré deux tests. Le premier consistait à négocier le prix d'une voiture de seconde main, le second une augmentation de salaire. Pour les deux exercices, deux groupes distincts de participants ont été formés : un premier qui n'avait pas fait d'exercice physique, et un second stimulé physiquement sur un tapis de course pendant la négociation.
Les résultats de l'étude mettent en lumière que ceux qui ont de réelles capacités de négociation sont davantage performants et enthousiastes lorsqu'ils sont soumis au stress. Ils ont ainsi réussi, au cours des deux exercices, à mieux négocier tout en marchant rapidement que les participants qui n'étaient pas sur le tapis de course.
Au contraire, ceux qui n'aiment pas parlementer ont obtenu de plus mauvais résultats lors d'une négociation faite durant la stimulation physique.
Pour le Dr Brown, les tests montrent que les gens peu enclins à négocier ont associé l'accélération de leur rythme cardiaque à de la nervosité. Ce qui a, de fait, eu un impact négatif sur leurs performances. Selon elle, ces résultats « donnent un aperçu des stratégies que les individus qui craignent la négociation peuvent utiliser pour minimiser les effets négatifs du stress ». «Nous pensons que cette polarisation de l'excitation physiologique peut plus largement conditionner notre réussite dans d'autres domaines, comme l'art oratoire, les sports de compétition ou les examens, pour n'en nommer que quelques-uns », conclue-t-elle.
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