Les femmes ne sont pas les seules à être freinées dans leur carrière par un manque de confiance en soi. Victimes de leur ego, les hommes subissent une véritable blessure narcissique lorsque leur petite amie, épouse ou compagne s'en sort mieux qu'eux... Ils ne parviendraient même pas à se réjouir du succès de celle-ci. C'est ce que prétendent des psychologues américains, auteurs d'une étude parue dans la revue spécialisée, The Journal of Personality and Social Psychology, et relayée par le Huffington Post. Deux expériences ont été menées auprès d'étudiants américains et néerlandais, pour mettre en évidence l'incidence de la réussite des femmes sur l'estime de soi de leurs conjoints.
Les étudiants américains ont été soumis à un questionnaire, présenté comme un test de résolution de problèmes et d'intelligence sociale. Ils devaient répondre à une série de questions sur leur propre personnalité et sur leur comportement. Juste avant de commencer l'épreuve, les scientifiques les ont avertis que leurs partenaires féminines avaient, soit brillé à ce test en figurant parmi les 12% des meilleurs résultats, soit échoué en se plaçant parmi les 12% des moins bons résultats de l'université. Il s'est avéré que les hommes qui pensaient que leur partenaire avait obtenu un très bon score avaient tendance à se rabaisser dans leurs réponses au questionnaire, et que les mots employés pour se décrire étaient plus souvent négatifs. Interrogés en ligne, les étudiants néerlandais devaient de leur côté réagir à des mises en situation, et commenter leur état d'esprit face aux succès de leur compagne (elle s'est fait remarquer dans une soirée par son intelligence ; elle a perdu du poids rapidement, etc.). Ceux-ci ont manifesté le même penchant à se dévaloriser.
Difficile d'expliquer l'origine de ce réflexe typiquement masculin qui consiste à se sentir blessé par la réussite d'une femme. Pour la psychologue Kate Ratliff, de l'Université de Floride, « cette étude donne la preuve que les hommes rapportent automatiquement le succès de leur compagne à leur propre échec. »
S'il est permis d'appliquer les conclusions de cette expérience à l'école et au collège, on peut en déduire que les meilleures notes des filles en classe ne contribuent pas à encourager les garçons, dont le niveau à l'école est en moyenne moins bon, et à leur donner confiance en eux. Un argument pour le retour des écoles non-mixtes ?
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La carrière d'une femme sur deux freinée par le manque de confiance en soi