Si les femmes étaient aussi nombreuses que les hommes sur le marché du travail, le PIB américain augmenterait de 5%, celui du Japon de 9% et celui de l’Égypte bondirait de 34%. C’est le bilan que dresse l’étude « Women, Work and the Economy : Macroeconomic Gains from Gender Equity » publiée par le Fonds monétaire international (FMI) à la demande de sa directrice, Christine Lagarde. Si « une augmentation du taux d’activité féminine profiterait à tous de plusieurs manière », écrit ainsi dans un blog, l'ancienne ministre, « en dépit de certaines avancées, l’égalisation des chances offertes aux femmes s’enlise ».
Et en effet, selon cette étude, publiée à l’occasion d’un débat entre l’ancien président américain Bill Clinton, la directrice de Facebook Sheryl Sandberg, le milliardaire et philanthrope anglo-soudanais Mo Ibrahim et la directrice du Fonds monétaire international, les femmes ne représentent officiellement que 40% de la force de travail mondiale. Mais, on le sait, ce sont elles qui effectuent majoritairement le travail non-rémunéré. Elles sont par ailleurs les premières touchées par la crise et sont toujours moins bien payées que les hommes pour un travail identique… Pourtant, lutter contre ces inégalités aurait un effet sur l’économie et ce, particulièrement, dans les pays en voie de développement.
Selon les économistes du FMI, 865 millions de femmes pourraient contribuer à l’économie de leur pays, dont 812 millions dans des pays en voie de développement ou émergents. Dans ces pays, insiste le rapport, le travail des femmes permettrait de relancer la croissance. Ces dernières investissant leurs revenus dans l’éducation des enfants, enclenchant ainsi un « cercle vertueux ». Dans les pays développés, leur plus grande intégration permettrait de compenser le déclin de la main-d’œuvre et de renflouer les caisses de retraite. Le FMI recommande donc d’infléchir les politiques fiscales (privilégier notamment l’imposition du revenu individuel plutôt familial) mais propose aussi une série de mesures comme la réforme du congé parental ou la refonte des aides familiales et des pensions de retraite pour gommer les inégalités liées à la maternité.
À noter pourtant, le FMI est loin de montrer l’exemple en termes d’égalité hommes-femmes. Une autre étude montre que seulement 22% des femmes y occupent des postes de direction contre 37% à la Banque mondiale...
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