Le débat devrait être animé. Lundi, les députés entament l’examen du projet de loi de réforme des retraites : un texte critiqué à droite mais aussi par une partie de la gauche qui sera défendu à l’Assemblée par la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine. Dimanche, cette dernière est revenue sur un point oublié de la réforme dans une interview au JDD : la prise en compte des périodes de stage dans le calcul des pensions. La ministre a ainsi promis que le gouvernement allait « trouver une solution » en ce sens, répondant ainsi à une préoccupation des députés socialistes.
« Il est nécessaire de répondre à la demande des jeunes qui entrent plus tard dans la vie active », a indiqué la ministre qui a rappelé dans l’hebdomadaire que le projet de loi prévoyait d’aider au rachat d'années d'études en en abaissant le coût. « Les parlementaires veulent accorder une meilleure attention à certaines périodes de stage. Nous allons trouver une solution. Mais à condition de ne pas banaliser les stages. À 436 euros par mois, ce ne sont pas des contrats comme les autres », a-t-elle insisté. Une piste serait ainsi à l’étude : la prise en compte de stages effectués à partir de Bac+4.
La ministre est par ailleurs revenue sur la prise en compte de la pénibilité, mesure-phare de ce projet de loi, indiquant qu’un Français sur cinq environ aura la possibilité d’ouvrir un compte. Celui-ci permettra au choix de se former à un nouveau métier, de passer à temps partiel pour un salaire équivalent, ou encore de partir en retraite anticipée. Marisol Touraine a aussi rappelé que « grâce au décret pris l'an dernier en faveur de ceux qui ont commencé à travailler jeunes, 55 000 personnes ont déjà pu partir avant 62 ans ».
Cette première réforme des retraites d'un gouvernement de gauche ne touchera en revanche pas à l’âge légal de départ à la retraite, fixé à 62 ans depuis la réforme Sarkozy de 2010. Interrogée sur le contre-projet de loi de l'opposition, qui souhaiterait porter ce dernier à 65 ans, la ministre a répondu qu’il s’agissait d’ « une fiction qui s'est écroulée en quelques mois. Nous avons besoin de transformer notre système, pas de lui faire subir un choc ».
Selon elle, le projet de réforme va suffisamment loin, après de nombreux mois de concertation avec les partenaires sociaux : « Nous avons refusé de sacrifier nos retraites sur l'autel de la crise. [La réforme] répond à la volonté d'inscrire nos régimes dans la durée, de consolider notre pacte social et de rétablir l'équilibre financier. La question n'est pas de bouleverser le système mais de l'adapter à la réalité d'aujourd'hui, à la pénibilité, au travail à temps partiel, à celui des femmes et des jeunes ».
Réforme des retraites 2013 : un bon cru pour les femmes ?
Le boom des mamies-sitters
Retraite des femmes : l'appel des féministes face aux inégalités
Les retraités les plus pauvres sont des femmes seules