Alors que se tient depuis lundi la semaine de l’égalité professionnelle lancée par la ministre des Droits des femmes, le classement Forbes des mannequins masculins les mieux rémunérés de l'année 2012-2013, publié jeudi, révèle de grandes inégalités salariales entre les genres. Mais dans ce domaine, ce sont les femmes qui perçoivent les salaires les plus élevés. Ainsi, Gisele Bündchen, première du classement féminin aurait gagné cette année 28 fois le salaire de Sean O'Pry, premier au classement masculin. Au total, la Brésilienne aurait ainsi perçu 42 millions de dollars contre 1,5 million pour le jeune Américain. Ce dernier a pourtant travaillé avec Calvin Klein, Versace, D&G, Ralph Lauren et Michael Kors, mais son salaire n’est sans aucune mesure avec celui de ses homologues féminines. Ainsi, le top 10 des mannequins hommes cumule près de 8 millions de dollars… soit quasiment la rémunération de la deuxième du classement féminin Miranda Kerr avec 7,2 millions de dollars.
Pour le sociologue spécialiste de la mode, Frédéric Godart, interrogé dans Les Inrocks à ce sujet en juin 2012, la différence de salaire repose sur « une question de normes culturelles » : « Avant, hommes et femmes utilisaient l’apparence de la même façon. Au début du XIXe siècle, un grand changement s’opère au sein de la bourgeoisie. Côté homme, la valeur travail l’emporte sur l’oisiveté. Le vêtement masculin se simplifie : c’est l’apparition du costume sombre-cravate. L’homme reste en retrait, quand la femme exprime la richesse du couple : elle est très bien habillée, porte des parures. » Ainsi ces normes pèseraient encore sur les mannequins d’aujourd’hui : « Les hommes doivent être naturels, on n’aime pas quand ils minaudent. Alors qu’on demande aux femmes de poser, de jouer ». Le travail des femmes serait donc, selon lui, « sans commune mesure avec ce qu’on demande à un homme. Malgré tout, la différence est injustifiée », précise-t-il.
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