« Une journée blanche », « un jour sans foot ». Voilà comment les présidents de club de foot évoquent le week-end du 30 novembre prochain, une date à laquelle aucun match ne sera organisé pour protester contre le projet de taxation à 75% des très hauts salaires. Une grève, en somme, même si ce mot fait bondir les intéressés qui demandent le retrait pur et simple du texte. « Nous allons publier cette année un déficit de 60 millions d'euros. Avec la taxe à 75%, il va augmenter de 44 millions. La patrie du football est en danger » argumentait Bernard Caïazzo, le président de Saint-Etienne dans le Figaro. La faute à leur mauvaise gestion financière ? Non, rétorquent les présidents arguant la concurrence des clubs étrangers qui les obligent à augmenter les salaires des joueurs pour les garder. « Nous ne sommes pas les riches qu'on veut bien faire croire à l'opinion publique. Nous sommes au bord de l'agonie », osait-il encore.
Les présidents de club seront donc reçus la semaine prochaine par le président de la République, mais le dialogue s'annonce difficile. Car si la ministre des Sports avait affirmé en septembre dernier que les clubs de football n'étaient pas « comme les autres entreprises » puisqu'elle devait payer « les impôts de leurs salariés les mieux rémunérés », Matignon ne partage pas cette idée. Le Premier ministre a en effet affirmé jeudi, que les clubs devait être traité « comme une entreprise comme une autre ». Et ce point de vue est partagé par une très large majorité de l'opinion publique : selon une sondage Tilder-LCI-Opinion Way, 85% des Français estiment aussi qu'ils ne doivent pas être exonérés de l'effort demandé à toutes les sociétés. 83% trouvent donc injustifiée l'idée d'une grève. Enfin, c'est à une bataille judiciaire que s'exposent les clubs de la part des diffuseurs télé. Canal+ devait notamment retransmettre le match Paris SG-Lyon le dimanche 1er décembre...
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