Société
8 mars 2014 : la journée type de la working mum en 8 chiffres
Publié le 7 mars 2014 à 11:02
Par Ide Parenty
La journée de la « working mum » est un parcours semé d'obstacles dans lequel elle doit (encore trop souvent toute seule) gérer les activités sportives de l'aînée et le pédiatre du cadet, tout en étant au top au bureau. Mais à force d'être sur tous les fronts, les mères actives s'épuisent et frisent le burn out. Pourquoi ? La réponse en 8 chiffres-clefs.
8 mars 2014 : la journée type de la working mum en 8 chiffres 8 mars 2014 : la journée type de la working mum en 8 chiffres© iStock
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>> Les mères doivent effectuer 26 tâches avant d’aller travailler

Oui, le Daily Mail a compté : les mères de familles auraient 26 tâches à effectuer avant d’aller travailler depuis « réveiller les enfants » jusqu’à « vérifier qu’il y aura de quoi préparer le dîner » en passant par « penser à leur faire prendre leurs affaires de sport ». Alors certes, certaines (toutes ?) oublieront de « se souvenir des dates d'anniversaire des camarades de classe » ou de « donner les médicaments ou vitamines » (ah ?), mais la liste n’en restera pas moins longue. Au total, les working mum interrogées disent consacrer 6h45 par jour au bon déroulement de la vie de famille ! Car ce à quoi elles pensent le matin est bien souvent (tout le temps ?) ce qu’elles devront faire plus tard : activités après l'école, devoir, dîner… Dans ce domaine, elles sont, en effet, encore trop souvent seules à gérer : 70% des mamans sondées ont déclaré ne recevoir aucune aide de leur partenaire. Et 60% se sont d'ailleurs disputées avec leur compagnon à ce sujet (hé oui...)

>> 44% des mères considèrent que trouver un mode de garde a été une épreuve

Elles ont raconté leur « galère sans nom » sur Terrafemina. Des futures mamans qui, à l’instar de Valérie, 32 ans, et prévenue du parcours d’obstacles à venir, commencent à chercher un mode de garde pour leur bébé, leur grossesse à peine entamée. Et pour cause, selon l’étude de l’association « Maman travaille » publiée en juin dernier, 44% des mères actives considèrent que le trouver a été une épreuve. Hélène, média planneuse et maman de Robin, 3 ans maintenant, nous avait ainsi confié, amère, comment « après un an de relance, de rendez-vous, de lettres aux plus hautes instances familiales, de refus », elle avait fini par obtenir une place dans une crèche privée qui lui coûtait « la moitié » de son salaire. Valérie, était, quant à elle, déçue de la solution « nounou » qu’elle avait finalement choisie : « Je préférerais que mon enfant puisse rejoindre une structure collective », mais « pas sûr que nous ayons le choix... », se désolait-elle. Mais pire encore, nous avions évoqué ces cas –certes très rares - de mamans qui, faute de solution, avaient décidé de travailler sans mode de garde. Un choix parfois, mais aussi souvent une contrainte source de culpabilité...

>> Le smartphone est devenu indispensable pour gérer la vie familiale pour une femme sur deux

Pour gérer de front vie pro et vie perso, les mères actives ont appris à jongler. Et dans cette course effrénée, un outil s’est révélé particulièrement utile : leur smartphone. Polyvalent, connecté, multitâche, le mobile est devenu le couteau suisse digital des femmes. Prendre rendez-vous chez le pédiatre, organiser les prochaines vacances, gérer un compte bancaire, répondre à un mail ou checker son agenda : selon l’étude Orange-Terrafemina pour Chérie 25, 73% des femmes interrogées reconnaissent que le mobile leur est « particulièrement utile » pour gérer la vie quotidienne. Et pour près d’une sur deux, il est indispensable pour gérer la vie familiale. « Il me rassure car il me permet de rester en contact avec mes proches, via les SMS beaucoup », commente ainsi l’une des femmes du panel. « Il est un lien permanent avec mes enfants lorsqu'ils sont à l'école ou à des activités extra scolaires », ajoute une autre. Et pour Marlène Schiappa, présidente et fondatrice de l’association « Maman travaille », il a même été salvateur : « Je me dis souvent que si les nouvelles technologies n'existaient pas, je serais probablement en ce moment en train de regarder "Amour, gloire et beauté", parce que c'est ce qui m'a permis de me reconvertir pendant mon premier congé maternité, alors que je n'avais aucun mode de garde en vue. »

>> 57% des working mum pensent qu’être mère famille rend plus difficile l’évolution professionnelle (contre 19% des pères)

Quand les working mums arrivent (enfin) au bureau, c’est bien sur leur carrière que pèse le plus l’arrivée de bébé. Selon une grande enquête CSA-Terrafemina, 57% des mères actives pensent que leur statut rend plus difficile leur évolution professionnelle, contre seulement 19% des pères ! « On est appelée à être absente à la moindre occasion si l’enfant est malade. Nos responsables jouent avec ses arguments », commente ainsi une maman du panel. La faute aux papas qui refusent de participer ? Pas vraiment. L’étude Terrafemina l’a montré, les working dads sont prêts à s’impliquer (voire le font déjà) : 30% d’entre eux seraient tentés par un temps partiel s’ils en avaient la possibilité, 46% souhaiteraient télétravailler et 63% aimeraient obtenir des aménagements d’horaires. Mais, et c’est là que le bât blesse, le marché du travail ne semble pas prêt à les soutenir : 43% d’entre eux affirment que prendre un temps partiel serait mal perçu par l’entourage professionnel ! C’est pourtant par là aussi, à l’heure où seuls 26% des top managers sont des femmes et qu’elles gagnent en moyenne 27% de moins que les hommes, que passera l’égalité professionnelle...

>> Une mère active sur deux ne prend pas de pause déjeuner

A la pause dèj’, les mères actives assurent toujours. Pour jongler entre les horaires de la nounou, les visites chez le pédiatre, les dossiers clients et les urgences de l’open space, 51% d’entre elles ne s’arrêtent pas pour manger, selon l'étude « Working Mums » menée par CSA et Terrafemina. Ces dernières préfèrent plutôt profiter de ce moment de « liberté » pour gérer le quotidien (14%) ou continuer à travailler (23%)… Et partir plus tôt pour passer au pressing ? Le problème, c’est qu’à force d’être sur tous les fronts les workings mums s’épuisent. Et si elles ne sont que 26% à dire qu’elles s’arrêteraient de travailler si elles n’avaient aucune contrainte financière –preuve qu’elles s’épanouissent dans leur job-, les mères actives frisent le burn out. Selon l’étude réalisée par l’association « maman travaille », 67% d’entre elles dorment moins de sept heures par nuit. Pire, face à l’épuisement du quotidien, 32% d’entre elles auraient même déjà pensé à tout quitter : enfants, conjoint et travail... !

>> Pour 95 % des femmes cadres, élever un enfant apporte des compétences utiles dans leur travail

Et oui, à force de gérer trois planning et quatre todo list, les working mums acquièrent des compétences : aptitude à motiver et à galvaniser - « Toi, range ta chambre, toi, sors de ton bain, enfile-moi ce pyjama, boucle ton cartable et viens manger » -, capacité à intégrer les acquis et la confiance en soi - « Maman, pourquoi t’as des grosses fesses ? » -, mais aussi génie de l’organisation et propension au désamorçage des conflits. Et les mères actives en sont bien conscientes : selon une étude pour Korn/Ferry Institute menée en 2012, 95% des femmes cadres estiment ainsi qu’élever un enfant leur apporte certaines connaissances très indiquées une fois passées les portes de l’open space. Pourtant, les employeurs, eux, n’ont pas encore tous intégré cette donnée. Selon le baromètre réalisé en 2013 par l'Ifop pour le Défenseur des droits et l'Organisation internationale du Travail (OIT), la grossesse et la maternité restent la troisième cause de discrimination au travail...

>> 86% des working mum culpabilisent du temps consacré à leur vie professionnelle

Trop de working mums culpabilisent. Alors qu’elles réussissent l’exploit quotidien de concilier vie pro et vie privée, 86% d’entre elles ont le sentiment de consacrer trop de temps à leur emploi (ou pas assez à leur famille ?), selon une étude de la firme Procter et Gamble publiée en mai 2012. Une des raisons qui explique certainement pourquoi les mères actives ont créé un lien aussi fort avec leur smartphone, devenu un véritable « doudou d’adulte ». Pour le sociologue Serge Guérin, le mobile permettrait à chacun de se sentir rassuré en se sachant « en permanence connecté avec les gens que l’on aime ». Pourtant, c’est là aussi que le bât blesse : selon l’étude Procter et Gamble, le sentiment de culpabilité des working mums serait accentué par le manque de reconnaissance de leur entourage. Ainsi, alors qu’une maman finlandaise serait couverte de remerciements, une mère française recevrait un signe de reconnaissance une fois tous les vingt jours seulement... (Messieurs, vous savez ce qu’il vous reste à faire ?!)

>> 9 working mums sur 10 gèrent la tranche 18-20 heures passée en famille

La fameuse tranche 18-20 heures est encore trop souvent l’apanage des working mums. Selon l’étude de l’association « Maman travaille », seuls 9% des pères actifs prennent le créneau. Résultat, si de plus en plus d’entreprises se refusent désormais à organiser des réunions après 18 heures afin de ne pas pénaliser les parents de jeunes enfants (voir le palmarès des entreprises françaises du SBF 120 qui s'engagent pour la parité), les mamans actives sont très nombreuses à embarquer les dossiers en attente à la maison. Ainsi, en plus de faire couler le bain et de préparer le dîner, 22% des mères actives replongent dans leurs dossiers une fois tout le monde au lit. Elles sont, de surcroît, en majorité (55%) les seules responsables de vie scolaire et s’offrent les joies des devoirs et du suivi du carnet de correspondance. Mais, les working mums ne sont pas les seules à souffrir de l’omerta masculine autour du fait de partir « tôt » et de la culture du présentéisme en entreprise, les pères et les couples en font aussi les frais. 62% des mamans actives disent ainsi avoir finalement renoncé à prendre du temps pour leur couple...

Mots clés
Société femmes travail droits des femmes egalite professionnelle
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