Jusqu’alors réservée au domaine sportif, la détection de prise de drogues pourrait prochainement être élargie au milieu professionnel. Saisi par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) vient en effet de rendre un avis en ce sens.
Ainsi, considérant qu’entre 10 et 20 % des accidents de travail déclarés seraient liés à la consommation d’alcool et qu’environ 10 % des salariés consommeraient régulièrement ou occasionnellement des substances stupéfiantes (cannabis, cocaïne, amphétamines ou héroïne), le CCNE envisagerait de développer « plus systématiquement » ces contrôles, notamment sur les « postes de sûreté et de sécurité ».
Aujourd’hui, seules quelques grands groupes, tels la SNCF ou France Télécom, ont intégré ces tests inopinés dans leur règlement intérieur. L’organisme propose donc la création d’une loi obligeant chaque entreprise et administration à recenser les métiers dits à risque et susceptibles de faire l’objet de ces dépistages. Toutefois, ces derniers devront être réalisés conformément au « respect des libertés individuelles, du secret médical et de la confidentialité sur les données personnelles, de l’intérêt collectif de santé publique et de la protection des tiers », a précisé le comité dans son avis.
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