Réalisée par l'organisation de services aux entreprises, d'audit et de conseil Mazars en partenariat avec le Comité ONU Femmes, l'étude « Bienvenue sur la planète Femmes ! » est une lecture comparée de trois générations de femmes dans le monde : la génération Y (15-33 ans), la génération X (34-53 ans) et la génération W (54-70 ans) sur les thèmes de l'égalité femmes-hommes et sur les différences culturelles et générationnelles. Au printemps 2014, Mazars a ainsi interrogé 2 382 femmes issues de 108 pays différents pour savoir comment elles percevaient aujourd'hui leur place dans le monde professionnel et si en tant que femmes, elles s'estimaient victimes de discriminations.
En 2012, les femmes actives représentent 55% des femmes dans le monde. Ce taux a tendance à décliner depuis 1990, où il était fixé à 57%.
79% des femmes interrogées répondent pouvoir aujourd'hui choisir librement leur métier : elles considèrent ce droit acquis, si bien qu'il apparaît comme un « non-sujet », précise l'étude. Pourtant ; la question du libre-choix de la femme en matière de carrière professionnelle reste d'actualité, puisque 8% des sondées continuent de ne pas avoir cette liberté.
Plus d'une femme sur deux (53%) s'est déjà sentie discriminée par rapport à un homme, et c'est en Amérique Latine que les femmes se disent le plus touchées (61%). Et c'est surtout en matière de salaire que les femmes se sentent discriminées : 43% des sondées estiment que leur salaire est égal à celui de leur collègue masculin, tandis que 41% affirment le contraire.
Selon l'étude Mazars, la différence se joue en réalité entre la génération X et la génération Y : 52% des X estiment qu'elles ne gagnent pas autant que leurs homologues masculins alors que seules 33% des Y ont cette perception. « Doit-on alors parler d'une certaine naïveté de la génération Y, arrivée il y a peu sur le marché du travail ? Ou y voir la preuve que les différences salariales apparaissent et se creusent quand on gravit les échelons ? », se demandent les auteurs de l'étude.
Une chose est toutefois certaine : en moyenne dans le monde, les femmes qui travaillent ont des revenus inférieurs de 10 à 30% à ceux des hommes.
Plus d'une femme sur deux (52%) estime ne pas connaître une évolution professionnelle identique à celle d'un homme. Et ce constat prévaut pour toutes les générations et toutes les régions du monde.
D'ailleurs, rares sont encore les femmes à occuper de haute direction : estimé à 24% en Europe, ce chiffre tombe à 22% en Amérique Latine et à 18% en Amérique du Nord.
L'une des raisons invoquées ? La maternité, qui continue de freiner l'avancement professionnel des femmes. Lorsque l'on demande aux femmes interrogées qui ont connu un arrêt temporaire ou définitif de leur carrière quel est la raison de cette pause, 46% d'entre elles avancent une raison familiale (maternité, conjoint, etc.). À titre de comparaison, 18% des femmes interrogées invoquent une raison conjoncturelle (crise, licenciement, etc.), 18% une raison personnelle (besoin de changement, voyage, etc.), 11% une raison de santé et 1% une raison financière.
Et ce constat est confirmé par la majorité des femmes elles-mêmes qui, à 63%, voient dans la maternité un frein à leur carrière professionnelle.
Cependant, les femmes interrogées restent optimistes : plus des ¾ d'entre elles (76%) estiment qu'il est possible de combiner vie professionnelle et vie de famille malgré les difficultés à surmonter.