Les hommes seraient-ils enfin prêts à embrasser la mixité des métiers ? Moins d'une semaine avant la Journée internationale des Droits des femmes, une étude Harris Interactive pour le site Sarenza se veut plus qu'encourageante. Réalisée courant février auprès de 500 hommes de 18 ans et plus, elle montre que les hommes sont de moins en moins réfractaires à l'idée que des femmes puissent exercer des « métiers d'hommes ». Mieux : ils seraient prêts à faire appel à leur service.
Ainsi, 95% des sondés affirment qu'ils seraient prêts à laisser une femme garagiste réparer leur voiture et 94% à élire une présidente de la République.
Loin d'être considérée comme un tabou ou un gros mot, la mixité des métiers semble d'ailleurs séduire les hommes interrogés. Ils sont 88% à estimer que l'école devrait inciter à plus de mixité dans le choix des filières scolaires pour favoriser la réussite des filles.
Plus étonnant : le nombre d'hommes interrogés qui ne seraient pas contre rester à la maison pour s'occuper des enfants pendant que leur compagne va travailler. Alors que le congé parental reste encore majoritairement une affaire de femmes (en 2013, seuls 3% des pères étaient en congé parental), les hommes ayant participé au sondage semblent relativement progressistes, puisque 65% d'entre eux affirment qu'ils seraient prêts à devenir pères au foyer.
Un chiffre étonnement élevé à la vue des autres données, qui laissent entrevoir une autre réalité, moins en faveur de la parité. Les 35% des hommes qui refuseraient de rester à la maison invoquent ainsi le besoin d'avoir une activité et disent aimer leur travail (45%). 40% d'entre eux affirment aussi avoir peur de s'ennuyer ou ne se sentent pas capables d'être inactifs.
Enfin, 23% (contre 77%) des hommes interrogés concèdent qu'ils n'envisageraient pas de quitter leur poste pour suivre leur compagne si celle-ci était mutée.
S'il montre des signes encourageants en faveur de la parité et de l'égalité femmes-hommes, le sondage Harris Interactive pour Sarenza pointe aussi du doigt les stéréotypes de genre qui collent encore et toujours à la peau de certaines professions. Ainsi, pour les sondés, certains corps métiers restent avant tout des « professions féminines » et donc difficiles à conjuguer au masculin. C'est le cas de la profession de puéricultrice, d'assistante maternelle (27%), de sage-femme (26%), d'infirmière, d'aide à la personne (22%), de secrétaire et d'assistante de direction (22%).
Il reste donc encore beaucoup à faire pour faire évoluer les mentalités et décloisonner les corps de métiers « genrés » puisqu'aujourd'hui, seuls 12% des Français travaillent dans une filière mixte. « En matière d'égalité professionnelle, on ne résoudra pas les inégalités tant qu'on n'aura pas ouvert autant d'opportunités aux femmes qu'aux hommes dans le choix même des métiers, dans l'exercice même des métiers. […] Nous devons sortir des mécanismes d'orientation professionnelle extrêmement sexués, qui sont défavorables aux femmes et aux hommes. Augmenter la mixité des métiers, c'est permettre aux unes et aux autres d'assumer leurs aspirations, en choisissant véritablement la voie dans laquelle ils veulent s'engager », avait déclaré en juillet dernier Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des Droits des femmes.
Preuve d'ailleurs que la plupart des hommes ignorent la réalité des femmes au travail et des inégalités persistantes dans le monde professionnel : selon eux, 18% de femmes seraient présentes dans les comités exécutifs des 40 plus grandes entreprises françaises. Elles ne sont en réalité que… 10%.
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