A l'embauche, le nom, l'âge, le sexe et la santé sont toujours des éléments potentiellement discriminants. Tel est le constat dressé par le groupe d'audit Deloitte, auteur de l'étude sur la promotion de la diversité en entreprise, commanditée par le Ministre de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale, Eric Besson.
Grâce aux " testings " (envoi de deux CV équivalents, à l'exception de l'identité) les experts ont en effet mis en évidence les préjugés solides qui subsistent dans le cadre professionnel. Mais le rapport va plus loin : aux victimes " habituelles " de discriminations dans l'entreprise (personnes issues de l'immigration, femmes, handicapés et seniors) s'ajoute une nouvelle catégorie d'individus, ceux dont le lieu d'habitation est connoté négativement.
En effet, malgré le Plan Banlieue lancé en 2008 par le gouvernement, les habitants des ZUS (Zones Urbaines Sensibles) voient souvent leurs candidatures écartées. Ainsi alors qu'un candidat résidant à Paris était convoqué à 75 entretiens d'embauche, celui qui, à compétences et caractéristiques égales, vivait au Val Fourré n'était convoqué qu'à 45 d'entre eux.
Le rapport met par ailleurs en exergue les bonnes initiatives de certaines entreprises en terme de diversité, à l'image de L'Oréal, Casino ou du patron de Johnson & Johnson qui a décidé de lier une partie de ses bonus aux résultats de la politique de diversité de son groupe. S'inspirant de ces résolutions, le cabinet d'audit propose plusieurs solutions, dont l'ajout du lieu de résidence à la liste des critères de discrimination prévus par la loi, afin d'endiguer les inégalités de traitement liées à l'adresse de la personne.